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Nous avons bien reçu votre courriel relatif aux choix de tracé de l’axe 1 du
tram de Liège.
Croyez bien que nous comprenons vos préoccupations et que nous partageons
votre analyse : le tram est un projet d’ampleur qui nécessite que de bonnes
décisions soient prises. Permettez-moi de vous rappeler que le Gouvernement
wallon s’est engagé résolument, dès son installation, à concrétiser ce
dossier qui n’était alors qu’au stade de projet.
Nous avons souhaité envisager un tram qui s’insère dans un cadre plus large,
structurant l’agglomération : une organisation multipolaire et hiérarchisée
du service, et qui améliore profondément la mobilité et la qualité de vie en
transformant le réseau de transport en commun.
En mars 2010, le Gouvernement wallon confirmait l’ampleur, inégalée en
Wallonie, de l’investissement : 500 millions d’euros. Il validait également
un corridor pour le tracé du tram, de Jemeppe à Herstal, en passant par les
Guillemins et Saint-Lambert.
Ce projet en main, nous avons consulté les conseillers communaux des
communes concernées dans l’agglomération liégeoise. Nous avons rencontré
également le TEC Liège-Verviers, les Commissions Consultatives Communales
d’Aménagement du Territoire et de Mobilité (CCATM), les associations
concernées (dont celles actives dans le domaine de l’environnement, de
l’urbanisme…), des représentants des commerçants et de la société civile
organisée lors des Ateliers urbains. Enfin, nous avons permis, grâce à un
soutien financier conséquent, l’organisation par la plate-forme associative
« TramLiège.be » d’un forum « Faire du tram un projet de long terme à Liège
».
A de multiples occasions depuis un an et demi, les questions que vous
soulevez dans votre courrier ont été abordées sur base d’études fouillées,
techniques et/ou financières.
Prenons un exemple symbolique : la desserte du quartier Saint-Léonard. Cette
desserte a été abordée dès octobre 2010. Les conclusions étaient claires :
l’impossibilité de faire passer le tram au cœur du quartier Saint-Léonard.
En juillet 2011, les bureaux d’études ont malgré tout affiné l’analyse.
Conclusion : ce tracé aurait pour conséquence l’expropriation de
pratiquement l’ensemble des numéros pairs de la rue Saint-Léonard, ou
l’ensemble des numéros impairs de la rue Lamarck car ces rues ne sont pas
assez larges pour permettre le passage du tram. Et même en expropriant la
moitié de ces rues et en supprimant l’ensemble des places de stationnement,
vu la fréquence des trams, les livraisons, déménagements ou travaux seront
rendus au mieux extrêmement difficiles, au pire impossibles. Ayant à cœur la
qualité de vie des Liégeois, nous souhaitons que le tram soit une réelle
plus-value, plutôt que l’arrêt de mort de certains quartiers.
Il revient maintenant au Gouvernement wallon de valider les dernières
options relatives au tracé. Pour des raisons d’agenda, il n’a pu le faire
cette semaine. Comme un grand nombre d’autres points de l’ordre du jour de
ce jeudi 10 novembre, le projet de tracé sera discuté lors de la réunion du
Gouvernement wallon de la semaine prochaine.
Le tracé, enfin prêt pour les études techniques et les plans, sera soumis -
c’est une obligation légale - à une double enquête publique (autour de juin
2012 et de février 2013).
Au cours de ces deux procédures, les informations complètes seront à votre
disposition, et chacun sera libre d’exprimer ses remarques et suggestions,
dont nous aurons légalement l’obligation de tenir compte.
Mais je veux aller plus loin : dès avant ces enquêtes publiques, nous irons
à votre rencontre dans les quartiers pour vous expliquer le projet de tram.
Vous aurez ainsi toutes les cartes en main pour vous prononcer, en
connaissance de cause, lors des enquêtes publiques. Cela nous permettra
également d’encore mieux appréhender vos préoccupations.
Le projet de tram pourra ensuite poursuivre son chemin, vers le début des
travaux (fixé à la mi-2014) et sa mise en service à l’occasion de
l’exposition internationale qui ne manquera pas d’être organisée à Liège en
2017.
C’est donc ainsi, à votre service, que nous bâtissons le projet de tram.
Philippe Henry
Ministre de l'Environnement,
de l'Aménagement du territoire et de la Mobilité
Rue des Brigades d'Irlande, 4 - B-5100 Jambes
_________________________
Courrier envoyé aux ministres, bourgmestres et intervenants :
Oui au tram, non à ce tram
Monsieur le Ministre-président,
Madame et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Bourgmestres,
Monsieur le Secrétaire du gouvernement,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité de pilotage du tram,
Ayant appris que le gouvernement wallon pourrait prendre une décision
définitive concernant le tracé du tram de Liège dès ce jeudi 10 novembre, je
m’adresse à vous pour vous demander de reporter ce point. Il me semble en
effet que les attentes que les habitants de la ville et les usagers du
transport en commun sont en droit de former à l’égard d’un investissement
aussi important ne sont pas encore rencontrées.
D’abord, ce tram semble conçu sans lien avec le transport ferroviaire. La
complémentarité entre le train — qui permet des déplacements rapides à
travers toute l’agglomération — et le tram — que sa capacité destine à la
desserte des zones les plus denses et des tronçons les plus chargés du
réseau — semble absente. Il serait à mes yeux incompréhensible qu’un projet
de cette ampleur ne s’inscrive pas dans un concept intégré de mobilité à
l’échelle de l’agglomération, associant le développement d’un réseau express
ferroviaire, le redéploiement du réseau de bus, la mise en valeur du vélo,
une politique de stationnement automobile adaptée et l’organisation
systématique de l’intermodalité. Cette dimension est quasiment absente de
l’étude que vous avez commandée. Je souhaite, à cet égard, que soit tenu
compte des conclusions du Plan urbain de mobilité (PUM) qui a étudié cette
question mais n’a toujours pas été publié à ce jour. Plus concrètement, je
vous demande de faire de l’intégration tarifaire entre le train et le
transport urbain une priorité : je souhaite pouvoir utiliser tout titre de
transport TEC sur le réseau urbain de la SNCB et inversement. Il est
également indispensable que le tracé du tram permette de passer aisément
d’un mode à l’autre, notamment en passant par la gare d’Herstal ou la Place
Vivegnis.
Par ailleurs, en choisissant de construire une ligne unique en fond de
vallée plutôt que d’amorcer un réseau, le tram tel qu’envisagé est loin
d’optimiser l’investissement. Il laisse de côté des quartiers très peuplés
et où les problèmes de mobilité sont considérables — Sainte-Marguerite ou le
Longdoz, notamment, deux quartiers dans lesquels il est difficile, à l’heure
de pointe, de monter dans un bus — pour desservir des zones (Tilleur ou
Basse-Campagne) où la demande prévisible ne justifie pas à ce jour le
déploiement d’un mode aussi lourd que le tram.
Ensuite, en optant pour un tracé tangentiel aux quartiers, en imposant le «
rabattement » de nombreuses lignes de bus (par exemple la ligne 58, vers le
Sart-Tilman) vers le tram et en ne s’arrêtant, en moyenne, que tous les 750
mètres, le projet actuel pourrait dégrader la qualité du service de
transport en commun offert à une part significative de ses usagers actuels.
Je vous demande dès lors d’opter pour un tracé plus urbain, passant au cœur
des quartiers et s’arrêtant plus souvent que ce qui est aujourd’hui prévu.
Et de maintenir certaines liaisons de bus essentielles, comme la liaison
directe entre le centre-ville et le campus du Sart-Tilman.
Enfin, ce projet ne s’est accompagné, à ce jour, d’aucune concertation
publique. Aucune séance d’information accessible à tous les citoyens n’a été
organisée. Le Conseil communal de Liège n’a jamais tenu un débat en séance
publique sur ce dossier. L’information concernant le projet reste largement
inaccessible pour le public. Comment envisager l’adhésion de la population
dans ces conditions ? Il semble donc urgent, avant toute décision, de mettre
en place une réelle concertation publique, qui permettra sans nul doute
d’améliorer le projet, au bénéfice de la collectivité.
En espérant que vous tiendrez compte de cette requête, je vous prie
d’agréer, Monsieur le Ministre-président, Madame et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Bourgmestres, Monsieur le Secrétaire du gouvernement, Mesdames
et Messieurs les membres du Comité de pilotage du tram, mes très cordiales
salutations.
Madame et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Bourgmestres,
Monsieur le Secrétaire du gouvernement,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité de pilotage du tram,
Ayant appris que le gouvernement wallon pourrait prendre une décision
définitive concernant le tracé du tram de Liège dès ce jeudi 10 novembre, je
m’adresse à vous pour vous demander de reporter ce point. Il me semble en
effet que les attentes que les habitants de la ville et les usagers du
transport en commun sont en droit de former à l’égard d’un investissement
aussi important ne sont pas encore rencontrées.
D’abord, ce tram semble conçu sans lien avec le transport ferroviaire. La
complémentarité entre le train — qui permet des déplacements rapides à
travers toute l’agglomération — et le tram — que sa capacité destine à la
desserte des zones les plus denses et des tronçons les plus chargés du
réseau — semble absente. Il serait à mes yeux incompréhensible qu’un projet
de cette ampleur ne s’inscrive pas dans un concept intégré de mobilité à
l’échelle de l’agglomération, associant le développement d’un réseau express
ferroviaire, le redéploiement du réseau de bus, la mise en valeur du vélo,
une politique de stationnement automobile adaptée et l’organisation
systématique de l’intermodalité. Cette dimension est quasiment absente de
l’étude que vous avez commandée. Je souhaite, à cet égard, que soit tenu
compte des conclusions du Plan urbain de mobilité (PUM) qui a étudié cette
question mais n’a toujours pas été publié à ce jour. Plus concrètement, je
vous demande de faire de l’intégration tarifaire entre le train et le
transport urbain une priorité : je souhaite pouvoir utiliser tout titre de
transport TEC sur le réseau urbain de la SNCB et inversement. Il est
également indispensable que le tracé du tram permette de passer aisément
d’un mode à l’autre, notamment en passant par la gare d’Herstal ou la Place
Vivegnis.
Par ailleurs, en choisissant de construire une ligne unique en fond de
vallée plutôt que d’amorcer un réseau, le tram tel qu’envisagé est loin
d’optimiser l’investissement. Il laisse de côté des quartiers très peuplés
et où les problèmes de mobilité sont considérables — Sainte-Marguerite ou le
Longdoz, notamment, deux quartiers dans lesquels il est difficile, à l’heure
de pointe, de monter dans un bus — pour desservir des zones (Tilleur ou
Basse-Campagne) où la demande prévisible ne justifie pas à ce jour le
déploiement d’un mode aussi lourd que le tram.
Ensuite, en optant pour un tracé tangentiel aux quartiers, en imposant le «
rabattement » de nombreuses lignes de bus (par exemple la ligne 58, vers le
Sart-Tilman) vers le tram et en ne s’arrêtant, en moyenne, que tous les 750
mètres, le projet actuel pourrait dégrader la qualité du service de
transport en commun offert à une part significative de ses usagers actuels.
Je vous demande dès lors d’opter pour un tracé plus urbain, passant au cœur
des quartiers et s’arrêtant plus souvent que ce qui est aujourd’hui prévu.
Et de maintenir certaines liaisons de bus essentielles, comme la liaison
directe entre le centre-ville et le campus du Sart-Tilman.
Enfin, ce projet ne s’est accompagné, à ce jour, d’aucune concertation
publique. Aucune séance d’information accessible à tous les citoyens n’a été
organisée. Le Conseil communal de Liège n’a jamais tenu un débat en séance
publique sur ce dossier. L’information concernant le projet reste largement
inaccessible pour le public. Comment envisager l’adhésion de la population
dans ces conditions ? Il semble donc urgent, avant toute décision, de mettre
en place une réelle concertation publique, qui permettra sans nul doute
d’améliorer le projet, au bénéfice de la collectivité.
En espérant que vous tiendrez compte de cette requête, je vous prie
d’agréer, Monsieur le Ministre-président, Madame et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Bourgmestres, Monsieur le Secrétaire du gouvernement, Mesdames
et Messieurs les membres du Comité de pilotage du tram, mes très cordiales
salutations.
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