08 octobre 2012

Claudy va voter socialiste en 2012


Vous ne connaissez pas Claudy. Mais on en connaît tous un. Notez il aurait pu s'appeler Marco, Fernand ou Khalid. Mais les gens ont assez de tares sans qu'on les affuble des préjugés qu'on nous bourre dans le crâne.

Claudy va voter socialiste en 2012.
Ca c'est de l'info. Pas assez pour faire la une du Soir mais le rédac-chef m'a demandé des témoignages.
Oui je sais moi aussi je m'en fous de qui vote pour qui.
Le rédac-chef aussi. Pas sûr qu'il aime mon papier pourtant, je vais encore ramasser.


Une info anodine mais derrière le rideau un truc qu'on regrette vite d'avoir vu.
Un peu comme quand tu grattes un bouton et qu'il y a du pus. Mouais, pas frais, on en prend une autre.
Ou un peu comme quand tu cueilles des tomates. J'aime bien ça les tomates; je les coupe en dés, une cuillère de mayonnaise, un lichette de vinaigre, un peu de ciboulette, sel, poivre noir, même les gosses adorent.
C'est bon les tomates; c'est rouge, c'est sain, mais quand on les cueille on a les mains qui puent...
Et bien Claudy quand il reposera son crayon rouge après avoir rempli de rouge un rond dans un carré sur le bulletin de vote de la liste rouge, il aura aussi les mains qui puent.

Claudy il s'en fout de la politique. Il déteste en fait même. Vous devriez le voir Claudy, avec sa tronche.
Quand je l'ai vu la première fois j'étais pas à l'aise. Une gueule burinée, toute en angles, un nez pincé, des yeux perçants un brin chafouins, un peau brune ridée comme le cul d'une vieille de 90 berges. Il a 50 ans.
Il tire sur le mégot d'une roulée main Rizzla et Ajja 17 qu'il tient avec la braise à l'intérieur de la main, habitué à fumer au grand air.
Il ne te regarde pas il te soupèse. Tu passes à deux doigts de la mandale et son haussement de sourcil te dit juste que tu n'en vaux pas la peine.

Il n'aime pas trop son boulot qu'il me dit. Il est ouvrier communal.
Le pire dit-il c'est son chef. Un vicelard son chef.
Il ne le dit pas tel quel mais les quelques mots qu'il renvoie quand je pose mes questions sont sans appel.
Le chef, il a eu son poste après avoir épousé la cousine par alliance du bourgmestre. Un petit gras qui sue tout le temps. Pas le bourgmestre. Enfin, si, le bourgmestre est gras aussi mais c'est pas pareil.
Le stress que ça doit être, pour le chef. Il n'en touche pas une et il le sait. Mais il sait qu'on le sait aussi et ça le stresse, ça l'aigrit. A cause de ça les horaires sont durs. Pour prouver que c'est lui le chef.

Il aimerait bien changer de boulot Claudy mais il n'a pas son certificat. L'enseignement obligatoire quand on lui en parle il sourit jaune. Ses dents sont jaunes aussi, forcément vu la merde qu'il fume... mais le rictus sent la rancoeur. C'est pas sa faute à Claudy si son père lui rendait pas la vie facile. Alors à l'école on l'a mis en professionnel. Un cas difficile qu'il disait le préfet. Une graine de délinquant. Mais quand il a pu il a quitté. Trouvé des boulots saisonniers puis il est rentré manoeuvre à la commune. Via un ami.

Et depuis il est piégé. Ho le boulot ça va encore mais c'est les à-côtés... Ca ne le gêne pas trop d'aller coller les affiches pour le bourgmestre pendant les campagnes. Mais depuis quelques années les horaires sont pénibles parce qu'on ne peut plus sur-coller les autres alors il faut sortir aussi la nuit "pour pas que ça se voie"
Et puis maintenant il faut prendre congé pour coller. "Y'a eu un procès ou quoi. Ce serait mal d'utiliser les fonds publics pour sa campagne au bourgmestre." Qu'il dit Claudy.
Il n'était pas trop chaud pour prendre ses congés parce qu'il n'en a pas beaucoup mais on lui a fait comprendre qu'il fallait pas trop hésiter.

Une fois habitué à l'odeur rance de la sueur à la Cara pils et à l'odeur de goudron qui s'émane du camion de la commune je pourrais même m'attacher à cette gueule.

Il avait des idées pourtant qu'il dit. Il aurait bien démarré une entreprise de construction avec son beau-frère qui avait un peu de côté. Il aime bien maçonner.
Mais c'est passé. Créer sa boîte c'est pas un truc qu'on apprend à l'école. Et il a pas fini de toute façon.
Il venait d'avoir la petite et prendre des risques c'était pas le moment.
Puis c'est mal vu. C'est pour les riches. Les riches il n'a pas trop confiance.
Il n'en connaît pas beaucoup des riches mais une fois il a eu des problèmes. Son propriétaire qui ne voulait pas payer les réparations dans la maison qu'il louait avec sa femme. Il roulait en mercedes pourtant le type.

Je lui paie un bière et une frite à midi. Normalement ils mangent sur le chantier mais comme je suis là on sent qu'il y a une tension. On marche sur des oeufs et pas sûr qu'on aime l'odeur s'ils cassent.
"Le journalisss" qu'ils m'appellent. Un hochement de tête de son chef et on décolle.
Il est toujours sur ses gardes. Il lui en faudra plus pour me faire confiance. Après deux-trois Jup et une mitraillette andalouse il me demande sur quoi est mon papier.

"Sur les gens qui votent socialiste" je dis.
"Comment je sais qu'il vote socialiste? C'est pas secret? Et y'a quelqu'un que ça intéresse à part son chef?"
"On a sonné à la commune, demandé qui se proposait pour aller coller les affiches."

Se proposer. Il voit. Il s'excuse pas. Ses épaules s'abaissent un peu.

Il me raconte Julia. Elle est à l'école sa petite. La grande école. Elle étudie. Comptable qu'elle va devenir. Ca coûte cher aussi.

Changer de boulot il peut pas se permettre, patron non plus, et le chômage ce serait la mort.
Il a peur. Peur que comme pour lui l'école ne serve à rien à Julia. Ne soit pas qualifiante. Ne lui donne pas de boulot. 20 ans qu'elle a. Elle rêve qu'il dit. D'une jolie maison, d'un travail.
Peut-être que s'il demande le bourgmestre lui trouvera un petit quelque chose.

Il me raconte son frère qui a fait les grèves des métallos. Qui s'est retrouvé au chômage. Que le chômage c'est un piège. Qu'on n'en sort jamais. Que c'est fait exprès. Comme ça on peut lui dire ce qu'il doit faire. Son frère s'en est pas sorti en tout cas. Sa femme l'a quitté pour un type qui servait au café de la gare. Il s'est barré aussi mais elle n'est pas revenue.
C'est pas facile seul avec tous ces prix qui augmentent.
Il est remonté son frère! Ha faut l'entendre!
T'as vu la tour Mittal à Londres? 18 millions ! Au lieu de sauver les hauts fourneaux de Seraing !
Je ne lui dis pas que la Région a donné 700 Millions de certificats verts à Mittal. Que cette subvention c'est 2 ans de salaire par emploi direct et indirect. Qu'avec ce pognon on aurait pu redéployer le bassin.
Qu'on aurait du le faire depuis 1973 et le choc pétrolier. Ou depuis 1962 quand les flamands ont créé Sidmar. On le savait que l'accès à la mer les rendrait plus compétitifs que nous mais on a continué à subventionner.
Un goût de bile en bouche...
Malgré la Jup.
Subventionner.
Pour rendre redevables plein de Claudy.

Je lui tends la main à Claudy.
A sa gueule de lame de couteau.
A sa main qui pue la victime et le clientélisme. Une main qui a souvent du faire le coup de poing.
La petite main du parti... Je ne la vois plus comme ça pourtant.

Il la prend. Il me dit que je suis pas comme les autres.
Je ne lui dis pas que lui bien.

Claudy va voter socialiste en 2012. Comme chaque fois. Comme plein de petites mains du parti. Des mains qui puent la peur.


(texte initialement publié pour le projet Ultra-Gonzo 2.0)












25 juillet 2012

Linux, Windows, Mac - comparaison immobilière

Linux c'est comme retaper tout seul une maison à la campagne. Tu dois parfois faire appel à de la main d'oeuvre spécialisée, être capable de mettre les mains dans le cambouis, les technologies nouvelles mettent du temps à arriver mais tu y arrives. 

Windows c'est comme une maison préfabriquée. La finition est très moyenne, peu de protection contre l'intrusion et tes voisins entendent tout ce que tu dis. Il faut souvent refaire un morceau et tu n'est pas assuré contre les dégâts que font les autres.

Le Mac c'est une maison d'architecte. Un peu plus cher à l'achat, certes mais pour un résultat de meilleure qualité, plaisir garanti où tu peux enfin vivre et ne plus bricoler. 

20 juin 2012

Ecolo, saborde toi !



L'écologie. Un mal qui répand la terreur. Mal que le ciel en sa fureur... Wesh non, c'est la pollution ça.
On nous dit qu'elle est partout et ce n'est pas faux. Une nouvelle peste qui empoisonne notre présent.
Et ne parlons même pas de notre futur. La planète souffre. De plus en plus de masses d'eau sont polluées. L'air lui-même est nocif dans beaucoup de mégapoles et même en dehors. Le réchauffement par effet de serre reste une inquiétude fondamentale. La possibilité de nourrir l'ensemble de la population, les destruction de forêts, les giga-cultures en Afrique et Amérique du sud, les sujets sont légion. Ils ne nous pardonneront pas.  Ils ne nous oublieront pas. 

Face à ces craintes est né le mouvement écologiste, dont le présence se traduit souvent par l'existence de partis éponymes. Ecolo, Groen, les verts (ils ne sont pas top originaux dans leurs patronymes, ok... )

A ce stade de la conscientisation, il m'apparaît que les avancées écologistes se font trop lentement. Il faut accélérer la cadence.

Et pour ce faire, je plaide pour que ces partis se dissolvent.

Leur présence est un frein à l'adoption de réformes réellement écologiques.
Pour plusieurs raisons.

Tout petit tout petit la planète

Ils n'ont pas réussi à devenir des partis généralistes.
Ecolo, en Belgique comme ailleurs, recueille des scores proches des partis confessionnels. Et c'est un signe.

L'écologie fait figure de profession de foi. Ses adeptes, convaincus, percent peu parmi les électorats qui veulent une politique plus fine, plus adaptées à toutes les réalités.
Un exemple est leur politique en matière de mobilité qui se résume plus ou moins à "sus à l'auto, haro sur l'automobiliste".
Si au passage on asphyxie l'activité économique des villes, ils s'en foutent et te répondent "les gens n'ont qu'à s'adapter. Si je roule en vélo tout le monde peut le faire". 

Car tout persuadé de sa vertu éminemment plus grande que celle du non pratiquant, l'écologiste méprise un peu parfois l'usager moyen...
Leur faire comprendre qu'il faut d'abord mettre en place des services alternatifs de mobilité puis, quand ceux ci sont installés, inciter les gens à les utiliser, est une notion bien difficile à faire passer.
Parce que le sentiment l'emporte sur la raison.

Pour cette raison, le programme économique d'écolo est donc une gageure.

Alibi-bi-bi j'en suis baba

Ils ne peuvent non plus prétendre rêver d'être un jour un parti leader de coalition et cela amène le défaut suivant :
Ils servent d'alibi aux autres partis qui n'adoptent que timidement les enjeux écologique.
La présence des verts au gouvernement se fait sentir par l'ajout d'un adjectif sur un plan marchal, par la nomination de ministres, et par des prises de position saupoudrées et mâtinées d'interventionnisme talibanesque vert.
Les partis traditionnels peuvent se contenter d'ignorer largement le sujet, en reprenant à leur compte l'une ou l'autre proposition plutôt timide qui leur donnera bonne conscience et l'image qu'ils cherchent. 
Sans convictions, ces réformettes n'apportent pas beaucoup d'eau propre au moulin de la sauvegarde de l'environnement. Elle retardent les vraies actions. 

Trop is te veel

En conséquence et sans s'en apercevoir, ils radicalisent contre l'écologie par leurs errances et prises de positions extrémistes.
On ne compte plus les sorties d'Henry qui crispent l'opinion et sont souvent prises en dépit du bons sens sur le plan de l'évolution de la société, même si elles adressent au passage un point écologique pertinent. 

Le parc éolion de Tinlot, les noyaux d'habitat, le tracé du Tram de liège, autant de points dont l'éclairage vert fausse une prise de position prise aussi bien à l'avantage des populations concernées que des enjeux écologiques.
Citons aussi même en vrac les écotaxes, une sortie non contrôlée du nucléaire, la rage taxatoire automobile des derniers accords, les discours culpabilisants...
Et que dire des milliards (2,5) prélevés dans la poche du citoyen pour payer les certificats verts du photo-voltaïque. On prend dans la poche de tous, dont les plus pauvres, pour financer le train de vie de ceux qui ont su se payer des panneaux. Et sans doute un milliard et demi pour l'éolien. Si ça c'est un idéal politique...
Ou encore les 700 millions d'euro de certificats co2 offerts à Mittal. On a vu le bien que cela faisait.

C'est pourquoi j'appelle Ecolo à cesser les frais.
Qu'ils se dissolvent.

Qu'ils rejoignent tous les formations politiques qui se rapprochent le plus de leur crédo et qu'ils les noyautent de l'intérieur pour faire percoler l'idéal écologiste dans tous les appareils.
Que l'écologie soit écoutée à l'intérieur de chaque parti, non comme une touche exogène qu'on rajoute sur le tard mais comme partie prenante d'une réflexion qui se frotte aux réalités sociales, urbanistiques, économiques.
Si l'écologie refuse ces confrontations elle restera une utopie !
Qu'elle soit pervasive et non le maigre dernier volet d'une négociation et quelques pâles victoires arrachées pour faire survivre un appareil particratique.

Ils sont majoritairement de gauche? Cela tombe bien, le paysage politique wallon aussi.
Et qui ne voyait pas Javaux au cdh? Deleuze au PTB? Henry au MR?

Cela faciliterait la création de coalitions, défragmenterait la gauche et entrainerait une diminution de l'argent reversé aux partis, ce qui devrait aller dans le sens de leur amour de la bonne gouvernance et de la bonne utilisation des deniers publics.
Et ça enlèverait ces soupçons qui disent qu'écolo est devenu un parti comme les autres, plus préoccupé de sa survie et de celle de ses mandats, que du bien commun.

Cela sauverait l'écologisme politique, et peut-être la planète.

Mesdames, Messieurs, Seppuku.

















26 avril 2012

Fumer nuit gravement à la démocratie. (à peu près)


Petite étude de toxicité politique du droit de vote.
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Il est des produits qui ne sont nocifs que quand l'on s'en sert. Le tabac est de ceux là. Sa dangerosité lui vaut de percutants carrés en noir et blanc, criant au visage du fumeur que le tabac l'abat.

Le vote extrémiste aussi. © moi
Le vote ne rentre pas dans cette catégorie.
Le droit de vote n'est dangereux que quand l'on ne s'en sert pas.
S'abstenir c'est laisser les autres trancher à votre place. C'est marquer son accord avec le résultat final, quel qu'il soit. On s'en remet à la majorité des votants. On délègue. On perd le droit à la parole.

Exprimer sa voix au suffrage universel. Des générations de nos ancêtres sont mortes pour ce droit que nous galvaudons. Je ne veux pas vous culpabiliser mais rappeler que refuser d'utiliser son bulletin de vote c'est s'asservir de nouveau. S'inféoder.

Si l'on veut marquer son ras-le-bol on peut voter pour l'opposition, voter blanc ou nul mais pas s'abstenir.

L'abstention profite principalement aux extrémistes.
Eux ne s'abstiennent jamais. Ils sont motivés. Convaincus. 100% des extrémistes votent. Chaque abstention augmente le poids relatif de leurs idées.

100 votants inscrits. 10% d'extrémistes. Si 30% des votants s'abstiennent, les extrémistes rafleront 14% des voix. C'est mathématique. Et je parle bien de rafle. De prise en otage.
Ils sont sur-représentés.

Malheureusement.
Parce qu'à cause de leurs idées, le droit de vote devient dangereux quand l'on s'en sert.

C'est pourquoi je voudrais que soit inscrit sur chaque bulletin de vote, en lettres capitales sur fond blanc avec un encadré noir que "Le vote extrémiste nuit gravement à la démocratie".

Car à lire pas mal d'observateurs, se tourner vers l'extrême droite serait devenu légitime du moment que l'on est déçu, inquiet ou non entendu... Le cordon sanitaire se brise !

Les idées nauséabondes de rejet de l'autre, de différenciations et d'échelles de valeurs en fonction de la nationalité ou de l'appartenance à tel ou tel groupe sont en train de s'insinuer de nouveau dans les esprits.

Ce vote n'est pas légitime. 

Même si le rejet politique à la base du vote d'extrême droite est légitime, la solution choisie ne l'est pas.

Il n'est jamais légitime de voter pour le rejet de l'autre.
La démocratie ce n'est pas une majorité qui retire ses droits à une minorité, fut-elle allochtone. C'est une majorité qui protège les droits de tous.

Il compte.

La deuxième excuse serait que l'on vote pour eux sans vraiment faire partie de leur électorat.
Je vote pour un extrémiste mais je n'en suis pas un.

Soyons clairs.

Quelqu'un qui apporte ce type de réponse aux problèmes politiques que nous rencontrons EST un extrémiste. Il l'est devenu.
Par son vote et par définition.
Il est désormais un électeur qui va chercher une réponse à l'extrême spectre (brrr) de l'éventail politique.
Une réponse liberticide. Une réponse qui prône la peine de mort.

Qu'il soit aussi raciste c'est autre chose.
Mais dire qu'un vote extrémiste ne l'est pas vraiment... mon oeil.
Il suffit pour s'en persuader d'écouter la volonté derrière ce vote "d'y aller fort"; "On va voir ce qu'on va voir"; "si ça ça ne les fait pas bouger" et autres "tous pourris de toute façon" etc...
L'étape d'après c'est mettre une bombe?

Il pourrit le débat. 

Loin d'apporter un vent frais sur les sujet abordés le vote extrémiste détourne l'attention des enjeux majeurs.
Le halal comme sujet d'une élection présidentielle? Sérieusement? En pleine crise économique?
Les partis traditionnels qui chassent sur les terres de ces baronies du populisme et de la promesse facile? C'est cela que l'on veut lire?



Quand à traiter ces électeurs de parias, ce qu'on nous met en garde de faire, pour ne pas les brusquer, ces pauvres petites choses frêles qui tentent de se protéger derrière les vigiles en noir ; ils le méritent.

Ce sont eux qui, en démissionnant de la vie politique quotidienne et en laissant faire les appareils politiques sans participer, perpétuent l'immobilisme et compliquent la solution par leur vote.



Il est urgent de former les jeunes et les moins jeunes. De ré-impliquer les gens en politique.
D'expliquer les enjeux. Sinon les 20% en france c'est demain qu'on les dépasse. Le civisme c'est une culture. Elle se travaille.

Il est urgent aussi que les partis se recentrent sur les gens.
Qu'il cessent de ratisser en un gloubi-boulga de raccourcis ineptes et, plutôt que de s'écouter, qu'ils écoutent la société civile.
Qu'ils se réforment également; ils ne sont plus que l'ombre des porte-étendards de nos combats passés! S'ils ne faisaient la sourde oreille l'électeur ne sentirait pas le besoin de crier aussi fort que Marine pour se faire entendre.
Parce que c'est en participant au débat démocratique que nous sortirons nos pays de l'ornière, pas en criant avec les pit-bulls.

Engagez-vous, exprimez votre ras-le-bol là où c'est productif, pas en votant pour des slogans faciles et des promesses utopistes.
Faites adapter les programmes, faites vivre les idées.
Faites changer les partis de l'intérieur. C'est aussi cela le jeu démocratique.


Car ce vote la, toi aussi il t'abat.


12 avril 2012

La douce légèreté d'être...

Vous connaissez ce moment où la voie qu'on a l'impression de tracer semble arriver à un tournant?

Les certitudes qui s'estompent? Ce qui nous paraissait si important qui s'affadit petit à petit et perd de sa brillance? L'idée en devient un voile qui recouvre le passé. Une fadeur. Une habitude dont on se souvient avec tendresse. Une douce nostalgie qui n'a plus que la saveur d'un parfum à peine imprégné.
L'oubli, poussière et miettes de bonheur évoquées et vite reléguées au rang des impossibilités.

On dit que nous choix conditionnent notre futur mais ils ont surtout marqué notre passé. Un détachement, une déception, un peu de recul, une autre lumière qui nous guide. Un nouvel éclairage et d'autres voies s'ouvrent à nous.

Celle de la tranquillité d'abord. L'agitation, ce compagnon du regret, qui s'estompe petit à petit.
Un point d'équilibre qui se profile. Comme un détenu qui se rend compte qu'on lui a enlevé ses chaînes. Sans qu'il sache depuis quand. Fait à leur présence il n'avait pas remarqué.
Comme le doigt qui cherche l'alliance en oubliant qu'elle n'est plus là depuis quelques années. Comme l'amputé qui sent toujours son pied disparu.

Le coeur est parfois ainsi fait. En immersion dans ce qu'il ressent il bat par habitude. La peur du vide aussi, la peur du manque. Le manque réel parfois. La présence réconfortante le soir sur l'oreiller quand on s'endort qui n'est plus là depuis si longtemps qu'on se dit qu'on ne dort pas si mal tout seul.

L'espoir enfin qui change de nature.
De celui de revivre le passé à celui de vivre le présent. Celui parfois de penser à plus tard.
Les projets communs qu'on laisse s'en aller car à quoi bon les porter seul. Le deuil qui s'est fait sans y prendre garde.
De nouveaux projets qui pointent le bout de leur nez.
L'enthousiasme enfantin de créer à nouveau.

Se jeter à corps perdu dans le futur non par dépit mais par envie. La spontanéité de recommencer à oser. Oser transgresser les codes que l'on s'impose; récupérer l'insouciance, se tromper n'a pas d'importance.
Goûter, croquer, rire, apprécier, se poser, partager, écouter. Et faire cela naturellement. Non comme un excipient, fini la thérapie, mais par goût.


Retrouver l'amour. Pas un en particulier mais celui d'être. Donner.
Avoir tout embrassé, tout abandonné, et tout reprendre sans rien en attendre. Repenser à Kierkegaard. Pas d'ironie, ni d'humour ou de désespoir.
Accepter, être en paix.


S'ouvrir enfin à nouveau. Secouer ces ailes qui s'empoussiéraient. Prendre les quelques pas de course qui nous font attraper le vent. Mettre le cap sur plus haut, juste pour voir. Parce qu'on sait qu'on en est capable ou parce qu'on veut le vérifier.
Faire des cap ou pas cap.
Faire des choses pour la première fois.

Vibrer. Sereinement, passionnément. Sans fard ni arrière pensée. Se saouler de tous ces possibles, l'ivresse des plaines vierges. Demain est vierge. Déflorons le de la plus belle manière en y mettant tous nos rêves, pour de vrai.

Vivons!


14 mars 2012

iPhone: 1 - Blackberry: Out

Après l'article politique engagé, l'article technologie dégagée.

Blackberry Torch (2011-2012) RIP 
Le point de départ c'est que 24 heures après, j'ai toujours du mal à accepter le fait d'avoir un iPhone.

Je suis un "Blackberry guy." Pas parce que je suis bêtement borné, mais plutôt par besoin.

Sur les 5-6 dernières années j'en ai eu 4.
J'ai eu plusieurs fois l'occasion de déployer des smartphones chez des clients dans mes projets et je revenais toujours au Blackberry.

Parce que j'écris beaucoup.
Et non seulement j'écris beaucoup mais dans un environnement professionnel ou les fautes d'orthographe passent assez mal.
Quand je dis beaucoup c'est beaucoup. Des mails d'une page A4 ou deux.

Dans plusieurs langues.

Et parce que je tape beaucoup de texte sur mon téléphone, le Blackberry était un must. Vraiment.

Ho certes, il est possible de taper aussi vite sur un iPhone mais le problème majeur reste la précision.
Sur un clavier non virtuel, une pression sur la touche "e" affiche un ... "e".

Sur un iPhone, même en mode horizontal, visez le "e" et vous aurez un "e" la plupart du temps.
Parce que pour le même prix vous aurez un "z". Ou un "r". Ou un "d". Voire un "s".

Et cette marge d'incertitude est extrêmement pénalisante quand on écrit beaucoup.

Apple en était sans doute consciente quand elle a ajouté la substitution automatique. Mais vous savez tous ce que ça donne. Ca donne un splendide blog : http://www.autocorrectfail.org/
J'y ai passé des heures à rire. Même des fakes.

C'est le même problème qui a mené Siri vers le consommateur. Mais, à mon sens, Siri est encore tout aussi bancal. Si vous n'avez jamais vu un pote tenter une démo et dire 20 fois la même commande, demandez une démo, ça vaut la peine.
Et du reste, on ne peut pas tout dicter. Confidentialité, vie privée, bruit... etc.

Et c'est au beau milieu de ce genre de considérations que l'écran de mon BB lache.
Il m'a fallu considérer son remplaçant.

Là l'évolution du paysage applicatif et la place du smartphone dans la société amènent un constat amer pour Blackberry.
Depuis que le torch est sorti, il y a bientôt deux ans, RIM n'a pas sorti d'évolution majeure pour rattraper son retard.
Ils n'ont pas non plus réussi à développer un AppStore digne de ce nom. Ils n'ont pas non plus voulu rationnaliser leurs gammes d'appareils en proposant par exemple des tailles d'écrans homogènes pour résoudre le cauchemar que vivent les développeurs d'application.

On attend toujours l'OS suivant, peut-être pour cette fin d'année.
A la place ils ont développé une tablette inutile.
Ils ont dit qu'être petits c'était bien.
Ils ont perdu presque tous les avantages qu'ils avaient. A part le clavier.

Sauf que le "London", flagship pressenti de la gamme Blackberry, n'aura plus de clavier.

Il leur reste juste leur splendide architecture serveur. La bête de course qui fait qu'avec Gmail ouvert sur Chrome et le BB sur la table, le mail est déjà arrivé sur le téléphone et pas l'ombre d'une notification sur l'ordi. Cette splendide infrastructure qui permet à une société de gérer tout un parc de mobiles à distance de manière sécurisée et professionnelle. (pour combien de temps est-ce encore une exclusivité?)

Sorry mais pour moi ça ne suffit plus.
Je ne peux me permettre de rester à la traîne d'utilisateurs nomades qui surfent d'amélioration en amélioration sur une plateforme devenue incontournable techniquement et socialement.

Alors au revoir BBM, au revoir les handlers entre applications qui étaient là bien avant ceux de l'iPhone, cette contextualisation des menus qui aidait à rendre disponible tout contenu dans toutes les applications, au revoir robustesse de la coque en plastique qui survivait aux chutes, et ce mélange de tactile et de souris optique qui était aussi à l'aise dans les longues listes à scroller que pour aller cliquer sur un mini lien. Et surtout, au revoir clavier chéri.

Tu vas me manquer.

Et à moi Instagram (toujours absent du BB vous lisez bien..), à moi Snapseed, Tweetbot, Coyote, Facetime et iMessage, à moi aussi un appareil photo largement supérieur, à moi les typos et les griffes sur l'écran.

Dites bonjour au fond d'écran Paul Smith de mon nouvel iPhone.
Et désolé à l'avance pour toutes ces photos pseudo artistiques qui vont arriver dans mes fils.

Deux mondes s'affrontent encore, j'apporte mon humble défaite personnelle aux pieds du Headquarter de RIM en Ontario, à ... Waterloo.

Prémonitoire? Je ne les sens pas gagner en tout cas...




08 mars 2012

Le droit de la femme à ne pas être un quota

En cette journée des droits de la femme, je voudrais proposer à ces dames (et demoiselles, ouf) de s'interroger avec moi sur leur combat.

Je suis de ceux qui sont fermement persuadés de l'égalité entre tous. Quelle que soit la couleur, quel que soit le sexe.
Je parle d'égalité de droits. Car, mais c'est un sentiment personnel, je trouve aussi la femme souvent bien supérieure à l'homme. Dans sa force, sa capacité émotionnelle, dans ses raisonnements, dans ses idées, dans ses valeurs.
Sans tomber dans la caricature, les hommes, souvent, c'est pas des mecs bien. Je vois encore parfois en l'homme une veulerie que tous ne combattent pas avec le même brio.

Je sais aussi que cette égalité que chacun mérite n'est pas garantie. La différence entraîne trop souvent un traitement différent, et les femmes ont payé et paient encore souvent un lourd tribut à la discrimination.

Alors je voudrais qu'on ne crée pas plus de discriminations qu'il n'en existe déjà.
Je voudrais couper la tête à ces idées de quotas...
Il faut agir, mais pas comme cela.
Ils sont à mon sens la pire idée qui puisse survenir sur le chemin de l'émancipation féminine.
Ils ne sont d'ailleurs pas voulus par toutes; lors du dernier vote en Belgique sur le sujet, 7 femmes participaient au vote, 4 se sont abstenues. 


Petit panda deviendra grand
Il y a d'abord ce côté infantilisant à considérer que les femmes ne sont pas capables de se défendre elles-mêmes et que tels les bébés pandas dans les zoos, on doit les maintenir dans un cocon propice à l'épanouissement de leurs frêles petites natures.
A leur place, je me battrais de toutes mes forces contre cette insulte à mes capacités.

Et puis, une fois le quota mis en place, quand l'enlève-t-on? Selon quels critères? 20 ans et on recommence? Sur base de résultats de sondages sur la place de la femme? Jamais? On dit à jamais que la femme ne saurait pas prendre la place de l'homme?

Quels chiffres?
Hors le côté heurtant du principe même de l'aveu de faiblesse, un quota n'est qu'une institutionnalisation de la discrimination.

Parlons de la parité par exemple. Autant d'hommes que de femmes dans les parlements ou les conseils d'administration.

Et pourquoi "autant". Il y a grosso modo 55% de femmes dans la société. Pourquoi pas ce chiffre? Ce serait plus juste non?
Mais cela a un côté pervers. Cela suppose qu'autant de femmes que d'hommes veulent accéder à au parlement et au conseil d'administration. Est-ce le cas? Quelqu'un à vérifié?

Si 70% des femmes veulent y accéder et seulement 20% des hommes, un quota 50/50 me semble particulièrement injuste. On va forcer des personnes non motivées et barrer la voie de personnes plus motivées?
Et on fait la même chose pour les métiers dits difficiles?

Pour quels rêves?
Car outre la beauté décollée de la réalité de ces moitiés égales, la question principale est celle des aspirations.

Les femmes viendraient de Vénus; on nous abreuve du récit de nos différences mais elles seraient en fait pareilles? Elles voudraient tout autant être réviseuses d'entreprise, CEO ou pompier?
Assiste-t-on à un rush sur les branches qui mènent à ces fonctions?
Elle ne choisiraient pas les voies qu'elle veulent?

Considérer que les aspirations sont égales et que 50% c'est équitable ne sont que deux autres formes d'arbitraire.

En pratique:
Prenons l'exemple d'un bastion masculin historique. Le secteur médical. Allez en fac de médecine. Trois quarts des étudiants sont des femmes.
Cela ne veut-il pas dire que les femmes d'aujourd'hui choisissent déjà leur profession selon leurs aspirations propres et non selon les critères machistes d'il y a 50 ans?
Certes en médecine il reste du travail, car bon nombre de chefs de service sont des hommes, et souvent peu enclins à accepter le changement mais la plupart des assistants sont des femmes; la relève des chefs de service se fait déjà en leur sein. Il suffit de regarder les dernières nominations de chef de clinique au CHU de Liège pour s'en rendre compte. (source: CHUchotement)

Un autre exemple vécu: la politique.
Pour avoir participé à la création d'une section locale d'un parti traditionnel je sais ceci: il faut se battre pour recruter des femmes. Cela les intéresse apparemment moins.

Et ce plafond de verre dans les entreprise...
Les femmes qui veulent accéder aux fonctions dirigeantes sont barrées par les hommes...
On les rejette. Oui , moi aussi on m'a rejeté jusqu'ici.
Deux choses font accéder à ces fonctions: la compétence et le lobbying.
Les femmes ne sauraient pas avoir ces outils d'elles-mêmes?
Il y aurait un handicap du networking? Pas de Tables Rondes féminines? Pas de Femmes Actives en Réseau?
Elles ne seraient pas sur-représentées dans les métiers de la com; fonctions dirigeantes comprises?
La CEO d'HP, géant mondial informatique, ne serait pas Meg Whitman?
Evidemment que si.

Pour quel résultat?
Le risque le plus pernicieux de ces quotas est la qualité.
Si on choisit quelqu'un pour autre chose que ses compétences, nommément son genre, outre la profonde injustice vis à vis de la personne compétente écartée, il y aura des cas de nominés incompétents, qui ne pourront que jeter le discrédit sur leur cause et retarder la nécessaire évolution des mentalités.

Ce serait une ironie cruelle que de rendre la femme responsable d'une méfiance croissante quand à son rôle dans la société.
Et si c'est précisément comme cela que ça marche quand une femme est écartée au profit d'un homme, le quota ne ferait donc que renverser l'injustice.

Le combat féministe est certes un combat usant, de longue haleine et c'est bien de la faute de l'homme et de sa résistance au changement si on n'en est pas plus loin dans ce débat.

Mais le respect ne viendra jamais d'un quota.
Ni le nôtre, ni celui que vous aurez pour votre propre progression professionnelle.

Il faut permettre à chacun de s'épanouir selon ses aspirations, et dicter celles-ci par des lois me semble bien loin de l'idéal que nous devrions défendre.

Battez-vous, plein d'hommes croient en vous et vous soutiennent, j'en suis.

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Sur le même sujet je vous conseille l'excellent article de Yozzman sur le même sujet (en anglais): "Parity" on electoral lists.

23 février 2012

Le Kinder Surprise

Non vous n'êtes pas sur 

ICANHASCHEESEBURGER 

Je place néanmoins ici mon montage, pour la postérité. 


Mesdames et Messieurs, le Kinder Surprise: 



20 février 2012

La recette d'un bon premier ministre


Je vais céder à un moment d'humour facile.
On se demande parfois ce qui distingue un bon Premier Ministre d'un mauvais.

Un ami a retrouvé aujourd'hui LA recette et l'a postée sur facebook.

Chaque terme appliqué à nos politiciens a un écho qui dépasse la caricature...  "C'est tellement vrai".

Pour confectionner un bon premier ministre il faut :


"Un brin de coquetterie, une solide couche de parti-pris, trois larmes de crocodile, une cervelle de linotte, de la poudre de langue de vipère, un carat de rouerie, une poignée de colère, un doigt de tissu de mensonge, cousu de fil blanc, bien sûr, un boisseau de gourmandise, un quarteron de mauvaise foi, un dé d'inconscience, un trait d'orgueil, une pointe d'envie, un zeste de sensiblerie, une part de sottise et une part de ruse, beaucoup d'esprit volatil et beaucoup d'obstination, une chandelle brûlée par les deux bouts."


Mais oui, vous l'avez reconnue cette recette, c'est celle de ...

La Schtroumpfette :

Cette photo est une vraie photo, pas un montage - Photo © SudPresse

Toute ressemblance avec un Premier Ministre en exercice est purement intentionnelle.

19 janvier 2012

Une démocratie qui meurt

Il existe un pays où les droits de chacun ne sont plus garantis.

Vous allez me dire qu'il y en a beaucoup de pays comme celui la. Certes. Trop.
Mais ce pays est en Europe.

Je ne sais si vous allez le reconnaître.

Dans ce pays l'état confisque près de 60% de vos revenus pour financer des politiques soi-disant solidaires... Oui vous l'avez deviné, cet argent n'est ni redistribué au mieux, ni géré efficacement.
Bien sûr il y a des scandales, du gaspillage mais voilà.

Dans ce pays les agents du fisc peuvent désormais mener des perquisitions sans passer par un juge. Oui je sais c'est la porte ouverte à l'arbitraire. Mais des élus ont voté cette loi. 

Dans ce pays on crée des règles fiscales rétro-actives. La sécurité financière de votre ménage n'est donc pas assurée. Vous comptiez sur telle déductibilité pour une dépense de rénovation? Ha ben on la supprime. Vous avez accepté une voiture de société? Merci de donner 150€ de plus par mois à l'état.
Vous avez installé des panneaux solaires? Bonne chance.

Ce pays a aussi une vision bien particulière de la démocratie. D'année en année les mêmes politiciens occupent les mêmes postes. Vous votez pour tel parti? Via des clefs de répartition, des cases de tête, des apparentements, des suppléances, des désistements... le parti s'arrange.

Il faut dire que le scrutin y est proportionnel. Les quelques grands partis s'accordent donc entre eux en une sorte de cartel géant et se distribuent les sièges au prorata.
Leurs programmes sont alors combinés en un melting-pot infâme sans réelle cohérence, vision ni stratégie. Chacun tente juste de ménager un peu son électorat qui est malgré tout le grand perdant. On ne soigne pas un pays malade avec des mesurettes d'un peu de tout. Si l'image du cartel vous semble tirée par les cheveux, que sont les accords pré-électoraux sinon une entente entre partis pour s'approprier le résultat des élections?

Ces partis une fois au pouvoir noyautent alors les administrations et sociétés publiques, ainsi que les grandes sociétés privées dans lesquelles l'état garde une participation.
Bien entendu ces mandats sont souvent rétribués et ces salaires s'ajoutent au salaire déjà non négligeable d'élu du peuple. Elus du peuple qui gagnent ainsi souvent plus de dix fois le salaire moyen.

Et cela mène à un système mafieux où l'accès au logement social dépend de copinages. Où les marchés "publics" sont taillés sur mesure pour tel soumissionnaire.
Ho bien sûr de temps en temps un juge pince un des maladroits qui ne se cache pas assez bien. Les partis fustigent ces brebis galeuses qui ont commis le péché à l'insu du plein gré du parti. Des "parvenus" devenus infréquentables... jusqu'au scrutin suivant.

En économie quand on se rend compte de l'existence d'un cartel, d'une entente sur les prix ou les procédés de fabrication, on pénalise les coupables. On démantèle, on donne des amendes. Mais pas ici, c'est la "démocratie". Les gens ont voté. Et comme ceux qui en profitent sont ceux qui votent les lois...

Sans alternance les partis ne se contrôlent pas les uns les autres. Et ils ne laissent personne les contrôler.

Vous êtes étonnés? Vous vous demandez comment c'est possible? Ce n'est malheureusement pas tout.
Dans ce pays le droit de grève des uns prime sur le droit au travail des autres. Un juge l'a même confirmé récemment. Quelqu'un qui se met en grève en signe de protestation contre son employeur ou le gouvernement peut en plus t'empêcher légalement de gagner ta vie.

Dans ce pays le droit à l'éducation et à une formation est dévoyé de manière particulièrement vicieuse.
Pour officiellement "lutter contre l'échec" on nivelle les programmes par le bas. Et de fait il y a un peu moins d'échec. Que ceux qui sortent ne sachent plus écrire est un problème visiblement moins important que la statistique...

Ces études dont nous parlons n'amènent pas non plus à un emploi. Ho vous me direz que c'est normal; "C'est la crise". Mais les cinquante mille postes ouverts ne trouvent pas preneur parmi les trois cent mille chômeurs. Inadéquation de l'offre et de la demande... C'est bête.
On sait également qu'il faudrait plus d'entrepreneurs, que les gens créent leur emploi, que le moteur ce sont les PME, mais on forme des employés à la place. C'est ballot.

Je pourrais continuer longtemps dans ces exemples mais j'arrêterai sur celui-ci:
Dans ce pays, selon l'endroit où vous habitez, vous ne pouvez pas vous adresser au juge ou à l'administration dans votre langue, qui est pourtant une des trois langues nationales. Les minorités n'y sont pas protégées comme l'exige une directive européenne non encore ratifiée. Vous devez demander à un interprète de vous expliquer ce que vous dit le juge. Comme dans les films de Série B ou le héros est victime d'une procédure arbitraire. Nous avons une démocratie de série B.

Ce pays c'est un pays malade de son ex démocratie. Un pays qui meurt. Si si, il meurt. On en discerne les signes. Arbitraire, confiscation des biens et du pouvoir, détournement des règles, abus contre les personnes...

Une démocratie qui meurt c'est un pays où les habitants perdent leurs droits... comme en Belgique.



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Cet article a été publié dans la revue Contrepoints sous le titre "Aujourd'hui c'est la démocratie qui meurt.".
Contrepoints.org est un pure player de l’information en ligne qui couvre l’actualité, française, belge et internationale sous un angle libéral.

12 janvier 2012

Free Mobile - exemple du libre marché


Ce que l'introduction de l'offre de téléphonie mobile de FREE nous apprend sur notre modèle économique.

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J'avais jusqu'ici résisté à la tentation d'un billet orienté économie ou marché. Mais l'actualité... (oui il ne faut jamais écrire de billet trop ancré dans l'actualité, il faut tenter de s'élever et de généraliser... heu ouais, voyons ça...)

(c) economiegenerale.blogspot.com/
L'actualité de ce mois de janvier 2012 c'est Free qui casse les prix du forfait de téléphonie mobile en France.
Bien sûr ce n'est pas avantageux pour tout le monde, dont notamment les technophiles - voir ce billet de Locita : Free Mobile : La révolution est ailleurs.

Mais, pour certains profils, cela reste 2 ou 3 fois moins cher en ayant l'énorme mérite de rationaliser l'offre de forfaits en France.

Et je sais de quoi je parle. Etant belge j'ai cherché durant les dernières vacances une carte Data en prepaid pour iPad.
Du racket. Je le raconte dans ce post.

Alors il est facile de vilipender les salauds qui s'en mettaient plein les fouilles. Mais c'est un peu simple. Je veux bien moi aussi brader les minutes de connexion à un réseau d'une technologie ancienne dont le prix est amorti.
Il est plus difficile de financer un réseau 4G sur base de ses abonnés à 2€ par mois.

Ce que cela veut surtout dire à mon sens c'est qu'un marché plus ouvert, plus libre d'accès, plus - lâchons le mot - LI-BÉ-RA-LI-SÉ est bénéfique pour le consommateur.

Alors attention, tout n'est pas rose.
Le marché est toujours soumis à l'achat exorbitant de licences qui ne sont que des taxes augmentant artificiellement les prix et qui sont aussi des barrières légales à l'accès au marché, empêchant une plus grande libéralisation encore.

Et c'est le cas dans beaucoup de secteurs de nos économies.
L'Europe, à de trop rares exceptions près, n'est PAS un système libéral. Ni en France, ni en Belgique, ni ailleurs.
Il faut aller en Scandinavie ou en Europe de l'Est pour voir leurs excellentes expériences du genre.

Toujours est-il que, comme dans les livres d'économie, là où existe un marché où des entreprises ont une entente tacite ou formelle sur les prix et des marges scandaleuses (un texto/sms en 2004 coûtait 0,03€ et était facturé entre 0,10 et 0,15€ soit 300% à 500% de profit); dans un marché libre d'accès, un fournisseur alternatif va arriver pour concurrencer sur le prix et ramener les marges à des niveaux plus raisonnables.

C'est exactement le cas ici. Des opérateurs historiques ou triés sur le volet, avec un comportement oligopolistique, détrônés par un acteur émergent qui casse le prix. Le libre marché.

Souvenez-vous du prix de votre nouveau forfait la prochaine fois que vous voudrez taper sur les libéraux. Et dites leur merci.

Répétez après moi le mantra à la mode "le libéralisme c'est le mal"!
Ha, je vous sens moins convaincus qu'hier...

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Si la téléphonie mobile en France vous intéresse lisez les autres articles qui relatent mon expérience d'européen non résident français désireux de trouver une connexion data en france:
La france, Moyen-Age du Data Mobile
Le data français mobile n'est que pour les français: la suite
Pro tips pour le Data mobile en France et en Europe pour les voyageurs


02 janvier 2012

Pourquoi NE SURTOUT PAS voter socialiste en 2012?

Une vraie question, qui me tarabuste depuis longtemps.
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Le 27 mai 2010, alors qu'une campagne électorale fédérale assez dure sur le ton mais horriblement morne sur le fond battait son plein en Belgique je demandais à mes amis Facebook de m'expliquer pourquoi ils votaient PS.

Je leur posais la question en ces termes :

Un truc qu'ils ne font plus et un qu'ils font. Dans l'ordre.
Allez, une question me tarabuste. Honnêtement. Quand on vote PS, pourquoi le fait on ? Et pas de poncifs du genre "parce que je suis de gauche" ou "parce qu'untel est chouette", du fond, du pratique... Expliquez moi, je suis vraiment demandeur et je respecte toutes les opinions, même si je ne les partage pas.

Je ne trollais pas. La question était sincère. Je me la pose toujours. Car malgré mes efforts je n'ai pas encore trouvé un argument porteur qui défendrait ce vote là. Or statistiquement 1 de mes amis sur 3 le pratique. Et j'aime beaucoup mes amis. Et les comprendre. Ma question a suscité 159 réponses. Riches, mais peu de monde répondait vraiment à ma demande, on accusait plutôt l'autre camp.

La droite va enlever la protection sociale.
(j'aimerais quand même bien qu'on me montre ça dans un programme du MR tiens...)
Le PS protège les pauvres.
(il essaie surtout de bien les garder pauvres et dépendants si on me demande mon avis)
On a besoin de solidarité.
(mais la solidarité n'est-ce pas justement un avenir pour tous? sans endetter plus le pays?)
La droite ne protège que les patrons.
(dites ça au syndicat libéral tiens, et expliquez moi aussi comment on crée de l'emploi sans patrons)
La droite c'est pour les riches.
(ben oui c'est connu on est plein de riches en Belgique, super plein. On pète dans le pognon)

Suite à ma question on m'a aussi envoyé un texte, pondu par le frère d'un politique, qui exhortait à voter PS.
Je voudrais bien vous le partager mais je ne suis pas sûr que sa demande de le diffuser au plus grand nombre rende son écrit public.
Il n'est pas lui-même un cadre du parti à la rose mais sa rhétorique mâtinée de peur, de repli et de dénonciation libérale suit un refrain trop souvent entendu. Je vous passe le couplet sur la défense des "affaires" aussi.

Ma réponse à son courrier suit.

Parce que je voudrais relancer le débat. Car oui, je veux comprendre comment en Belgique en 2010 ou en 2012, on décide encore de voter PS... Socialiste à la limite, mais ce PS là... Mes arguments à moi de l'époque, je vous les livre ci-dessous. Bruts avec dedans mon insouciance et l'actualité d'il y a quasi deux ans.
Démontez les, démontez moi, qu'on avance...

Et surtout, lisez bien la dernière phrase du mail ci-dessous!


Merci !

Liège, Mai 2010
Monsieur,

J'ai reçu via un ami votre email incitant vos amis à soutenir le parti socialiste. Je l'ai lu très attentivement.
Il y a quelques jours je lançais sur facebook une question aux miens. En substance je demandais "pourquoi vote-t-on socialiste en 2010 ?".
Je suis moi-même plutôt libéral, mais avec une forte tendance sociale. Favoriser l'entreprenariat mais ne laisser personne sur le côté pour schématiser. Et à la lecture des programmes et déclarations des uns et des autres, je cherchais à comprendre.

Le sujet en a inspiré plus d'un, et un débat s'est engagé. En 24 heures, plus de 150 commentaires dont beaucoup de plus d'une page. Le discussion fût enrichissante, parfois drôle, mais avec du fond et des personnes engagées. Ayant lu ce statut, cet ami m'a envoyé votre mail qui est quelque part une réponse à ma question. Je l'en remercie, j'espère que vous ne lui en voudrez pas; après tout, vous le demandiez.

Car on est d'accord sur ce point : le temps est à l'action ! Il faut s'engager. Il faut réfléchir, il faut fédérer.
Mais quelque part j'ai aussi été déçu par le contenu du mail en question. Parce que, in fine, je cherche toujours une réponse à ma question. Et ce n'est pas parce que je suis obtus ou par manque d'ouverture je vous l'assure. Mais les arguments que je lis ne portent pas. Ou ne résistent pas longtemps à l'analyse. J'aimerais que vous me donniez votre avis.

D'abord et avant tout, parce que les raisons pour lesquelles on incite à voter socialiste, pardonnez moi de le dire, s'éloignent rarement du cliché et pèchent souvent sur le fond par manque de cohérence.

Un des principaux clichés est de dire que les partis de "droite" rendent la situation des personnes les plus en difficultés encore plus difficile. Ce n'est pas vrai.
Il y a belle lurette que la solidarité est une valeur reprise par tous les partis. Personne dans le paysage politique, même l'extrême libéralisme ne remet la sécurité sociale belge et ses acquis en cause.
Le MR comme le FDF (mais pas comme le PP et son chômage à durée limitée) ne veulent laisser personne sur le bas côté. Et à plusieurs niveaux ils sont très différents et pour certains beaucoup plus progressistes que le PS qui ne semble plus l'être depuis longtemps.
Regardez le tabac ! C'est ce qui coûte le plus à la santé et ce qui nuit le plus aux personnes en difficulté, financièrement et médicalement. Et qu'a demandé le PS ? Qu'on reporte l'interdiction. Parce que "ça détend" ! On rêve là non ? Et la santé des garçons de café ? C'est Zola à l'envers ici ! Le PS prône qu'on rende les travailleurs malades ! Le PS au chevet du profit des cigarettiers. Fameux progrès.

Un autre exemple. Les médicaments. Il n'y a jamais eu un ministre de la santé qui était médecin, pourquoi ne pas changer ça? Pour le moment, plein de maladies bénignes sont remboursées à 100% pour tout le monde, (rhumes, entorses...) même ceux qui en ont les moyens. Mais à côté de cela, il y a plein de maladies orphelines non remboursées. Là ou un médicament, certes cher, pourrait sauver ne fut-ce qu'une vie, on ne fait pas grand chose. C'est un des points du programme... du MR-FDF !
Mais arrêtons les exemples, ce ne sont que ça même s'ils sont révélateurs. Il y a bien plus à dire.

Parce que s'il est une analogie qui m'a surpris c'est celle de l'amortisseur. D'abord je cherche toujours pourquoi le PS aurait l'apanage d'amortir les coups durs. Je ne vois aucune raison pratique, à sécurité sociale égale. Se rendre plus dépendant en empruntant plus par exemple ne paraît pas d'entrée être la panacée.
Mais, un amortisseur, est-ce vraiment ce que l'on veut ? Car si vous parliez de ce vilain mot qu'est "flexibilité" ce n'est pas précisément l'apanage socialiste.
Et puis personnellement, lorsque je suis coincé dans une ornière, comme l'économie en ce moment, c'est plutôt sur un bon moteur que je voudrais pouvoir compter. Pour en sortir ! La relance ! Le dynamisme, l'inventivité. Lâcher la pression sur les ménages qui paient bien trop d'impôts et sur les entreprises pour qui engager coûte trop cher.
Vous dites que l'on peut se passer du socialisme quand tout va bien, mais n'est-ce pas plutôt quand tout va bien que l'on peut envisager de faire plus pour chacun ? Quand décidez vous de faire bâtir ? Quand vous cherchez un emploi ? Non je pense.

Est-ce quand vous avez de problèmes de revenu que vous dépensez plus ?

Parce qu'une des différence fondamentales est bien celle là : Le Déficit. Là la vision du PS diffère du tout au tout de celle du MR. Le MR dit qu'il ne faut pas creuser les déficits ! C'est extrêmement important ! La vision PS est qu'il faut investir maintenant et faire des économies plus tard ! Ce qui est exactement la raison de la faillite de la Grèce soi dit en passant. Parce que pardon mais j'insiste, la Grèce c'est la faillite du système "tout à l'état providence". C'est un gouvernement socialiste qui vit au dessus de ses moyens pendant 30 ans ! Comme chez nous ! Certes chez eux les libéraux n'ont pas pris leurs responsabilités quand ils en ont eu l'occasion c'est vrai, et la spéculation a porté le coup de grâce c'est aussi vrai, mais ne confondons pas tout, cette immense dette n'aurait jamais du être là ! Parce que tout ce qu'on dépense on doit le financer, et pas par l'emprunt ni par plus de taxe, on est parmi les plus taxés du monde !
Et il ne faut pas non plus dépenser moins, mais dépenser mieux.
Faute de cela, ce n'est pas vers un plan Marshall 2.vert que l'on ira mais vers un plan Interventionisme à la grecque 2.0.


Alors comprenons nous bien, je ne condamne absolument pas le socialisme. C'est un mouvement fabuleux qui a apporté des avancées énormes, il y a 100 ans, 50 ans...
Né à l'époque de mon père j'aurais été socialiste, progressiste ! Mais autres temps, autres moeurs. Le PS belge est dépassé, conservateur, sans aucun acquis engrangé depuis 30 ans. Si le déficit est là aujourd'hui et si nous nous trouvons avec si peu de moyens pour agir, peut-on honnêtement dire que cela n'a aucun lien avec ces 30 ans d'affilée ou les socialistes ont été au pouvoir ? Et pourquoi la flandre qui n'a pas vécu cela va-t-elle mieux ?

Ou comment à un moment ne pas décider de se rendre compte que à ce stade le PS a échoué? Le PS n'a quasi jamais été dans l'opposition de toute ma vie. Il les a eus, il les a re re eus et il les a toujours les leviers du pouvoir.
Encore Paul Magnette ce matin sur actu24.be. Il dit qu'il va lutter contre la fraude fiscale, taxer les transactions financières, et relancer l'économie. Réflexion du journaliste : "le PS est dans le gouvernement sortant, pourquoi ne pas avoir avancé sur ces différents points à l'heure de la crise économique?". Et il pose la question des promesses en l'air. (NDM janvier 2012 : vous les voyez bien les taxes ... sur les transactions et la relance de l'économie que Paul nous promettait?)

Voyons plus haut.
En 30 ans au pouvoir on modèle des générations, on a presque deux générations pour tirer tout le monde vers le haut. Et pourtant on en est là. Mal armés, mal préparés, avec une Wallonie exsangue, clientélisée, paupérisée, avec des jeunes qui ne savent plus écrire et qui ne supportent plus la "politique", avec des infrastructures qui se déglinguent et l'émergence du mot walbanie.
Ou le mot "papa" fait croire qu'il est un débat de fond et où, ce à quoi je ne répondrai pas autrement que pour le dénoncer, on agite des "bains de sang sociaux" et on pousse sur les peurs des gens comme sur des boutons, réflexe identitaire et sécuritaire apanages de l'extrémisme et du manque d'idées.

Et dans une illustration du manque d'idées je condamne absolument la vision selon laquelle BHV est un écran de fumée.
Ce n'est pas un élément anecdotique monté en épingle à des fins purement politiciennes, c'est un point de cristallisation. Quand une situation se fige et empêche tout mouvement.
On peut prendre l'analogie de la tectonique des plaques. Vous avez deux entités, la flandre et la francophonie, qui évoluent côte à côte dans des directions différentes. Il y a des frottements et des heurts mais elles avancent. Comme pour les plaques continentales, à un moment la pression monte en un point qui accroche. Et un jour, un composant cède et c'est le tremblement de terre. C'est cela BHV. Un point de résistance qui empêche les communautés d'avancer. Si on ne fait pas retomber la pression, il y a le potentiel d'un séisme qui bouleversera la Belgique.
L'enjeu ce n'est pas juste des sièges, l'enjeu de BHV c'est le respect des personnes et de leurs droits, c'est le moment ou l'on décide quel sera l'avenir de chacun au sein de la Belgique. Parce que la démocratie ce n'est pas le grand qui impose au petit. Ce n'est pas non plus le grand qui décide que Bruxelles ou sa richesse est à lui et que le petit n'a qu'à se taire. Et dans ce débat, le fait que le PS considère que Bruxelles n'est pas traditionnellement son électorat me fait très peur dans la gestion de la crise.


Parce que la question fondamentale qui se pose aujourd'hui, alors que nous traversons cette grave crise financière et institutionnelle est "quel type de gestionnaires voulons-nous?".

Parce que Zola c'est fini. Nous sommes malgré tout la 18ème nation où il fait le meilleur vivre au monde ou du genre. Tous nos ouvriers ont les congés payés, une pension, une sécurité sociale parmi les meilleures du monde. On n'est pas la chine ou l'Ouganda ou le Brésil ou un de ces dizaines de pays du tiers monde. Là la misère est réelle, les gens vivent avec moins d'un dollar par jour ! Ici nous somme protégés et le système laisse très peu de monde sur le côté et tous les partis veulent encore l'améliorer pour les quelques uns qui passent à travers les mailles.

Mais je comparerai la situation sociale à la construction d'une maison. Le socialisme en a assuré les fondations et la construction d'un édifice social solide. Bravo et merci à lui. Mais là c'est fait. Hors, cet édifice, il faut le terminer. On n'a plus besoin du maçon socialiste. (ceci dit avec beaucoup de respect pour les maçons) On a besoin de spécialistes de la gestion.
Pour fermer toutes ces fuites qui coûtent un pont, pour réorganiser le plan de circulation pour être plus efficace. Pour être certain que tout le monde y soit bien logé. Pour avoir une couverture solide et viable. Il est temps de passer d'un corps de métier à un autre. D'un système à un autre.

Par exemple on doit sortir du clientélisme. Les même règles pour tout le monde. Et au niveau éthique quand je vois des fondamentalistes religieux sur les listes PS... ou tout simplement le refus de condamner les camarades fautifs... voire même de les dédouaner, comme encore dans votre mail...

Parce que oui, il faut gérer mieux et taxer mieux et moins ! C'est un leitmotiv. Il faut réorganiser tout cela.
Je rappelle que le MR veut diminuer la pression fiscale et que Paul Magnette a crié au loup à ce sujet fin mai accusant le MR de "raser gratis" ! (Le Soir) (NDLR 2012 oui, on a vu que le MR de Mr Michel a échangé ses convictions fiscales contre quelques maroquins ministériels)
Et je ne parle même pas du communautaire ou le PS est prêt à de nouveau accepter tout des flamands, sans vision pour l'avenir de l'axe Wallonie-Bruxelles, en échange du poste de premier.

Et c'est pour cela que je posais cette question sur le pourquoi du vote socialiste. Et je suis triste de ne pas encore vraiment avoir de réponses. Si je devais résumer et pardonnez à l'avance la schématisation, on vote principalement PS par peur. Par réaction. Le PS EST lui même réactionnaire... On vote "à gauche" en Belgique parce qu'on a peur que "la droite" protège moins bien les gens et principalement les plus faibles. Ils ne sont pas les meilleurs à gauche, mais on pense que les autres sont pires.

Or pour être de ces partis "de droite" je sais que ce n'est pas vrai. Et je sais aussi que ces partis ont un projet pour la Belgique qui nous emmènerait plus loin, vers plus de bien être pour tous et pour plus de sécurité institutionnelle, sociale et financière.
Avec une sécurité sociale toute aussi importante mais plus viable, avec un rapport avec les autres communautés d'égal à égal, avec un budget en meilleur état.

C'est pour cela que je voterai MR (en tant qu'FDF), et que j'invite le plus de monde possible à le faire.

En vous remerciant pour votre lecture,
Avec mon infini respect pour vos convictions,
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