12 avril 2012

La douce légèreté d'être...

Vous connaissez ce moment où la voie qu'on a l'impression de tracer semble arriver à un tournant?

Les certitudes qui s'estompent? Ce qui nous paraissait si important qui s'affadit petit à petit et perd de sa brillance? L'idée en devient un voile qui recouvre le passé. Une fadeur. Une habitude dont on se souvient avec tendresse. Une douce nostalgie qui n'a plus que la saveur d'un parfum à peine imprégné.
L'oubli, poussière et miettes de bonheur évoquées et vite reléguées au rang des impossibilités.

On dit que nous choix conditionnent notre futur mais ils ont surtout marqué notre passé. Un détachement, une déception, un peu de recul, une autre lumière qui nous guide. Un nouvel éclairage et d'autres voies s'ouvrent à nous.

Celle de la tranquillité d'abord. L'agitation, ce compagnon du regret, qui s'estompe petit à petit.
Un point d'équilibre qui se profile. Comme un détenu qui se rend compte qu'on lui a enlevé ses chaînes. Sans qu'il sache depuis quand. Fait à leur présence il n'avait pas remarqué.
Comme le doigt qui cherche l'alliance en oubliant qu'elle n'est plus là depuis quelques années. Comme l'amputé qui sent toujours son pied disparu.

Le coeur est parfois ainsi fait. En immersion dans ce qu'il ressent il bat par habitude. La peur du vide aussi, la peur du manque. Le manque réel parfois. La présence réconfortante le soir sur l'oreiller quand on s'endort qui n'est plus là depuis si longtemps qu'on se dit qu'on ne dort pas si mal tout seul.

L'espoir enfin qui change de nature.
De celui de revivre le passé à celui de vivre le présent. Celui parfois de penser à plus tard.
Les projets communs qu'on laisse s'en aller car à quoi bon les porter seul. Le deuil qui s'est fait sans y prendre garde.
De nouveaux projets qui pointent le bout de leur nez.
L'enthousiasme enfantin de créer à nouveau.

Se jeter à corps perdu dans le futur non par dépit mais par envie. La spontanéité de recommencer à oser. Oser transgresser les codes que l'on s'impose; récupérer l'insouciance, se tromper n'a pas d'importance.
Goûter, croquer, rire, apprécier, se poser, partager, écouter. Et faire cela naturellement. Non comme un excipient, fini la thérapie, mais par goût.


Retrouver l'amour. Pas un en particulier mais celui d'être. Donner.
Avoir tout embrassé, tout abandonné, et tout reprendre sans rien en attendre. Repenser à Kierkegaard. Pas d'ironie, ni d'humour ou de désespoir.
Accepter, être en paix.


S'ouvrir enfin à nouveau. Secouer ces ailes qui s'empoussiéraient. Prendre les quelques pas de course qui nous font attraper le vent. Mettre le cap sur plus haut, juste pour voir. Parce qu'on sait qu'on en est capable ou parce qu'on veut le vérifier.
Faire des cap ou pas cap.
Faire des choses pour la première fois.

Vibrer. Sereinement, passionnément. Sans fard ni arrière pensée. Se saouler de tous ces possibles, l'ivresse des plaines vierges. Demain est vierge. Déflorons le de la plus belle manière en y mettant tous nos rêves, pour de vrai.

Vivons!


1 commentaire:

  1. Hugues, ce texte est d'une grande beauté*
    Quel plaisir de te découvrir comme ça, authentique, spontané, joyeux.
    Savoureux!

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