26 avril 2012

Fumer nuit gravement à la démocratie. (à peu près)


Petite étude de toxicité politique du droit de vote.
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Il est des produits qui ne sont nocifs que quand l'on s'en sert. Le tabac est de ceux là. Sa dangerosité lui vaut de percutants carrés en noir et blanc, criant au visage du fumeur que le tabac l'abat.

Le vote extrémiste aussi. © moi
Le vote ne rentre pas dans cette catégorie.
Le droit de vote n'est dangereux que quand l'on ne s'en sert pas.
S'abstenir c'est laisser les autres trancher à votre place. C'est marquer son accord avec le résultat final, quel qu'il soit. On s'en remet à la majorité des votants. On délègue. On perd le droit à la parole.

Exprimer sa voix au suffrage universel. Des générations de nos ancêtres sont mortes pour ce droit que nous galvaudons. Je ne veux pas vous culpabiliser mais rappeler que refuser d'utiliser son bulletin de vote c'est s'asservir de nouveau. S'inféoder.

Si l'on veut marquer son ras-le-bol on peut voter pour l'opposition, voter blanc ou nul mais pas s'abstenir.

L'abstention profite principalement aux extrémistes.
Eux ne s'abstiennent jamais. Ils sont motivés. Convaincus. 100% des extrémistes votent. Chaque abstention augmente le poids relatif de leurs idées.

100 votants inscrits. 10% d'extrémistes. Si 30% des votants s'abstiennent, les extrémistes rafleront 14% des voix. C'est mathématique. Et je parle bien de rafle. De prise en otage.
Ils sont sur-représentés.

Malheureusement.
Parce qu'à cause de leurs idées, le droit de vote devient dangereux quand l'on s'en sert.

C'est pourquoi je voudrais que soit inscrit sur chaque bulletin de vote, en lettres capitales sur fond blanc avec un encadré noir que "Le vote extrémiste nuit gravement à la démocratie".

Car à lire pas mal d'observateurs, se tourner vers l'extrême droite serait devenu légitime du moment que l'on est déçu, inquiet ou non entendu... Le cordon sanitaire se brise !

Les idées nauséabondes de rejet de l'autre, de différenciations et d'échelles de valeurs en fonction de la nationalité ou de l'appartenance à tel ou tel groupe sont en train de s'insinuer de nouveau dans les esprits.

Ce vote n'est pas légitime. 

Même si le rejet politique à la base du vote d'extrême droite est légitime, la solution choisie ne l'est pas.

Il n'est jamais légitime de voter pour le rejet de l'autre.
La démocratie ce n'est pas une majorité qui retire ses droits à une minorité, fut-elle allochtone. C'est une majorité qui protège les droits de tous.

Il compte.

La deuxième excuse serait que l'on vote pour eux sans vraiment faire partie de leur électorat.
Je vote pour un extrémiste mais je n'en suis pas un.

Soyons clairs.

Quelqu'un qui apporte ce type de réponse aux problèmes politiques que nous rencontrons EST un extrémiste. Il l'est devenu.
Par son vote et par définition.
Il est désormais un électeur qui va chercher une réponse à l'extrême spectre (brrr) de l'éventail politique.
Une réponse liberticide. Une réponse qui prône la peine de mort.

Qu'il soit aussi raciste c'est autre chose.
Mais dire qu'un vote extrémiste ne l'est pas vraiment... mon oeil.
Il suffit pour s'en persuader d'écouter la volonté derrière ce vote "d'y aller fort"; "On va voir ce qu'on va voir"; "si ça ça ne les fait pas bouger" et autres "tous pourris de toute façon" etc...
L'étape d'après c'est mettre une bombe?

Il pourrit le débat. 

Loin d'apporter un vent frais sur les sujet abordés le vote extrémiste détourne l'attention des enjeux majeurs.
Le halal comme sujet d'une élection présidentielle? Sérieusement? En pleine crise économique?
Les partis traditionnels qui chassent sur les terres de ces baronies du populisme et de la promesse facile? C'est cela que l'on veut lire?



Quand à traiter ces électeurs de parias, ce qu'on nous met en garde de faire, pour ne pas les brusquer, ces pauvres petites choses frêles qui tentent de se protéger derrière les vigiles en noir ; ils le méritent.

Ce sont eux qui, en démissionnant de la vie politique quotidienne et en laissant faire les appareils politiques sans participer, perpétuent l'immobilisme et compliquent la solution par leur vote.



Il est urgent de former les jeunes et les moins jeunes. De ré-impliquer les gens en politique.
D'expliquer les enjeux. Sinon les 20% en france c'est demain qu'on les dépasse. Le civisme c'est une culture. Elle se travaille.

Il est urgent aussi que les partis se recentrent sur les gens.
Qu'il cessent de ratisser en un gloubi-boulga de raccourcis ineptes et, plutôt que de s'écouter, qu'ils écoutent la société civile.
Qu'ils se réforment également; ils ne sont plus que l'ombre des porte-étendards de nos combats passés! S'ils ne faisaient la sourde oreille l'électeur ne sentirait pas le besoin de crier aussi fort que Marine pour se faire entendre.
Parce que c'est en participant au débat démocratique que nous sortirons nos pays de l'ornière, pas en criant avec les pit-bulls.

Engagez-vous, exprimez votre ras-le-bol là où c'est productif, pas en votant pour des slogans faciles et des promesses utopistes.
Faites adapter les programmes, faites vivre les idées.
Faites changer les partis de l'intérieur. C'est aussi cela le jeu démocratique.


Car ce vote la, toi aussi il t'abat.


12 avril 2012

La douce légèreté d'être...

Vous connaissez ce moment où la voie qu'on a l'impression de tracer semble arriver à un tournant?

Les certitudes qui s'estompent? Ce qui nous paraissait si important qui s'affadit petit à petit et perd de sa brillance? L'idée en devient un voile qui recouvre le passé. Une fadeur. Une habitude dont on se souvient avec tendresse. Une douce nostalgie qui n'a plus que la saveur d'un parfum à peine imprégné.
L'oubli, poussière et miettes de bonheur évoquées et vite reléguées au rang des impossibilités.

On dit que nous choix conditionnent notre futur mais ils ont surtout marqué notre passé. Un détachement, une déception, un peu de recul, une autre lumière qui nous guide. Un nouvel éclairage et d'autres voies s'ouvrent à nous.

Celle de la tranquillité d'abord. L'agitation, ce compagnon du regret, qui s'estompe petit à petit.
Un point d'équilibre qui se profile. Comme un détenu qui se rend compte qu'on lui a enlevé ses chaînes. Sans qu'il sache depuis quand. Fait à leur présence il n'avait pas remarqué.
Comme le doigt qui cherche l'alliance en oubliant qu'elle n'est plus là depuis quelques années. Comme l'amputé qui sent toujours son pied disparu.

Le coeur est parfois ainsi fait. En immersion dans ce qu'il ressent il bat par habitude. La peur du vide aussi, la peur du manque. Le manque réel parfois. La présence réconfortante le soir sur l'oreiller quand on s'endort qui n'est plus là depuis si longtemps qu'on se dit qu'on ne dort pas si mal tout seul.

L'espoir enfin qui change de nature.
De celui de revivre le passé à celui de vivre le présent. Celui parfois de penser à plus tard.
Les projets communs qu'on laisse s'en aller car à quoi bon les porter seul. Le deuil qui s'est fait sans y prendre garde.
De nouveaux projets qui pointent le bout de leur nez.
L'enthousiasme enfantin de créer à nouveau.

Se jeter à corps perdu dans le futur non par dépit mais par envie. La spontanéité de recommencer à oser. Oser transgresser les codes que l'on s'impose; récupérer l'insouciance, se tromper n'a pas d'importance.
Goûter, croquer, rire, apprécier, se poser, partager, écouter. Et faire cela naturellement. Non comme un excipient, fini la thérapie, mais par goût.


Retrouver l'amour. Pas un en particulier mais celui d'être. Donner.
Avoir tout embrassé, tout abandonné, et tout reprendre sans rien en attendre. Repenser à Kierkegaard. Pas d'ironie, ni d'humour ou de désespoir.
Accepter, être en paix.


S'ouvrir enfin à nouveau. Secouer ces ailes qui s'empoussiéraient. Prendre les quelques pas de course qui nous font attraper le vent. Mettre le cap sur plus haut, juste pour voir. Parce qu'on sait qu'on en est capable ou parce qu'on veut le vérifier.
Faire des cap ou pas cap.
Faire des choses pour la première fois.

Vibrer. Sereinement, passionnément. Sans fard ni arrière pensée. Se saouler de tous ces possibles, l'ivresse des plaines vierges. Demain est vierge. Déflorons le de la plus belle manière en y mettant tous nos rêves, pour de vrai.

Vivons!


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