23 juillet 2014

Charles, Didier, Bart, Pinocchio et les autres

Les négociations fédérales ont donc accouché d'un résultat inédit. 

Au Sud

Côté francophone il y avait in-fine deux scénarios possibles au fédéral.
Tripartite classique ou MR seul.
Charles "Pinocchio" Michel - image via Fabian Maingain

Pour envisager une tripartite classique, le MR exigeait de monter dans les gouvernements régionaux.
Mais la porte des gouvernements régionaux leur était totalement fermée par le PS/CDH.
Notons que c'est bien un choix du MR de refuser la tripartite sous prétexte de leur absence dans les régions. 

Si le MR voulait ne pas manger son pain noir pendant toute la législature, une alliance avec la N-VA était leur seule option restante.
C'était aussi la seule façon de vaincre pour Charles dans le combat qui l'oppose à Didier Reynders.
Depuis qu'il a été déposé de la présidence du MR, ce dernier joue une guerre des tranchées avec la direction du parti. En s'installant à Bruxelles et en réalisant un score imparable il obligeait Charles à participer au pouvoir sous peine d'être dépassé par Didier et désavoué par sa base Renaissance. L'ambition de ces derniers n'aurait pas toléré de rester dans l'opposition. 

Au Nord

Côté flamand, une alliance sans la N-VA était, elle, impossible pour les traditionnels flamands.
Parce que c’est dans l’opposition que la N-VA grandit le mieux. L’y laisser était lui permettre de renverser son demi revers du 25 mai. (elle a fait moins que prévu, cessé de grandir)
Il est temps pour la Flandre que la N-VA se mouille au pouvoir et y devienne un parti « traditionnel ».

Mais cette présence de la N-VA rendait impossible une présence du PS au fédéral.
Parce que la N-VA refuse à raison de revenir à ce point sur leur parole de combattre le PS.
Il ne restait donc que l’option du MR, avec ou sans le CDH.

Ensemble

On débattra longtemps pour savoir si le MR a été lâche ou courageux, assoiffé de pouvoir ou réaliste.
S’il s’est compromis avec des nationalistes ou s’il a pris le risque de l’impopularité pour le bien de tous.

On en débattra jusqu’au bilan de cette législature, et peut-être même après.

Parce que les dangers sont bien présents.
Oui le MR renie d’importants engagements de son manifeste et de sa campagne.
La N-VA n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti nationaliste et aux relents racistes, d’après même le MR. Le nationalisme, c'est l'inverse du libéralisme. 

C’est quasi rentrer en coalition avec un Jorg Haider ou un Geert Wilders. Un populiste, nationaliste, qui a des liens forts et louches avec les milieux d’extrême droite radicale.
Un parti qui veut la fin de la Belgique. Un parti qui a accepté en son sein plus de 50 (!!) membres du Vlaams Belang.
Un parti qui, selon Charles Michel, aurait promis de mettre l’institutionnel de côté.
Mais peut-on encore croire Michel après la kyrielle de promesses trahies ?
Et peut-on croire une N-VA qui se serait transformée en agneau pour le bien de la Belgique qu’elle veut voir disparaître ?

Parce que, fondamentalement, cette législature va mettre en œuvre la 6ème réforme de l’état.
Et il y a un gouffre entre les textes et la façon de les appliquer. Il suffit de se souvenir de la circulaire Peeters pour s’en persuader.
Un gouffre où la N-VA pourrait s’enfoncer, leur seule façon de ne pas se brûler à l’exercice du pouvoir étant justement d’engranger des acquis pour leur électorat. Acquis qui peuvent être économiques, certes, mais est-ce que ce sera suffisant ?
On nous répond qu'à tout moment le MR pourra se retirer; fort bien.
Mais pourra-t-il vraiment le faire ? A quelle fréquence ? Et si le MR obtient le poste de Premier Ministre, Charles Michel ferait lui même tomber le gouvernement Michel I ?

Octroyer le bénéfice du doute de la loyauté fédérale à un parti séparatiste, n’est-ce pas là à tout le moins extrêmement naïf ou risqué de la part de Charles Michel ? A moins qu'il n'aie pas le choix dans son combat pour sa survie au MR, auquel cas ce serait juste infâme et calculateur.

Et comment encore croire Charles Michel dont l’histoire au MR est une suite de trahisons ?
Il a renié ses statuts même en organisant le putsch de Didier Reynders. 
Il a signé la scission de BHV sans contrepartie pour les droits des francophones, alors qu’il avait juré le contraire, excluant de facto les FDF pour qui c’était un geste rédhibitoire. (FDF qui ne s’en portent pas plus mal, merci pour eux)
Il s’est associé à la N-VA après avoir juré (contraint et forcé ?) qu’il ne le ferait pas, transgressant une deuxième fois l’entente francophone.

Il reste donc maintenant au MR quatre défis à relever :
  •          Négocier un accord de gouvernement équilibré entre francophones et flamands à 1 contre 3
  •          Trouver 7 ministrables compétents et leurs cabinets
  •           Défendre pendant 5 ans les francophones dans l’application de la sixième réforme de l’état face à la gourmandise de la N-VA et face à un CD&V et un Open VLD qui ne voudront pas être en reste. Et ni les flamands ni les francophones ne vont  louper ces protagonistes s’ils échouent dans leurs agendas respectifs
  •        Essayer de nous convaincre qu’on peut de nouveau leur faire confiance quand ils promettent quelque chose


Ce n’est pas gagné.


1 commentaire:

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