Avez-vous comme moi une sévère gueule de bois démocratique en regardant la composition du gouvernement Belge ?
Avez-vous aussi envie d’hurler « d’accord, mais pas à
ce prix-là » ?
Vous allez bien sûr pouvoir m’accuser de crier au loup, de prendre une posture, tout sceptique que vous êtes.
« Tout poujadiste que vous serez », je corrigerais.
Les faits sont là.
Un homme politique et tout son parti, qui se disent libéraux,
qui prétendent défendre la liberté pour tous, viennent d’accepter en Belgique que
des sympathisants, des proches de collaborateurs et de nazis, siègent au
gouvernement.
La Belgique compte désormais parmi ses ministres de gens qui
trouvent que la collaboration est normale.
Qui disent que l’on peut les comprendre ces pauvres gens
amenés par l’histoire, pas par leur responsabilité propre, à se tromper.
A faire une « erreur ».
L’erreur d’avoir perdu…
Car comment comprendre autrement un Jan Jambon qui se sent
obligé de préciser le prix qu’a payé le mouvement flamand pour cette
collaboration ?
Comment comprendre autrement un Francken qui va saluer,
honorer même, un collaborateur, un admirateur du Hitler flamand Staf De Clercq.
En en disant « c’est quelqu’un de bien » ou « je le respecte ».
Toutes phrases lues cette semaine dans la presse et sorties de leur bouche.
Je ne trouve pas acceptable que l’on trouve ces idées
normales.
La collaboration est un crime. Et elle l’est parce qu’elle
embrassait le nazisme et parce qu'elle a tué.
Je refuse de tout mon être que la Belgique franchisse le pas
d’accepter de se Jörg Haideriser.
Je ne veux pas que l’on banalise les idées d’exclusion, d’épuration,
de tri, de supériorité d’une race sur une autre.
Je ne veux pas que l’histoire se répète.
Alors évitez-moi les procès d’intention
Il ne s’agit pas ici d’un débat communautaire.
Il y a d'ailleurs des voix en Flandre qui s'émeuvent autant que moi, dont à l'Open-VLD, ou au Morgen.
Que la Flandre ait un autre rapport à la collaboration, peut
me chaut. C’est son droit, son histoire.
On peut le regretter mais cela n’a rien à voir dans le
débat.
Il ne s’agit pas non plus de « s’opposer à la N-VA ».
Bien sûr que je m’oppose à la N-VA. Parce qu’elle est
nationaliste.
Parce qu’elle divise les gens en fonction de la langue qu’ils
parlent ou de leur origine ethnique, là où je demande le droit pour tous de
parler sa langue. Mais ce n'est pas le sujet !
Ce n'est pas parce qu'elle est au gouvernement que l'on doit accepter n'importe qui comme ministre.
Il s’agit encore moins de « s’attaquer à la N-VA pour
faire mal au MR ».
Le MR se fait bien mal tout seul ! Il foule aux pieds
ses propres principes en ne virant pas ces ministres. Combien de militants MR
vont être d’accord avec moi ?
C'est une question de valeurs
Je ne partage pas cet avis que l’absence du PS soit une
justification valable à cette compromission. A cet abandon des valeurs.
Arrêtez de prétendre que c’est « ça ou la chaos ».
Celui qui agite le chaos est quelqu’un qui est en train de t’en vendre un.
Oui je suis content que le PS soit dans l’opposition. Cette
alternance je la réclamais déjà étudiant.
Mais pas à ce prix-là !
Que le MR exige de la N-VA qu’elle envoie au fédéral des
ministres démocrates. Des ministres qui partagent les valeurs de base du
respect de l’autre.
Qui ne vont pas à des fêtes nazies, qui ne leur trouvent pas
d’excuses, qui n’insultent ni les homosexuels ni personne.
Il ne s’agit pas ici du vilain débat communautaire mais de
la défense de nos valeurs communes.
On ne fraie pas avec ces gens-là. On les combat.
Est-ce ça que Charles Michel veut lire un jour sur Wikipedia ?
Charles Michel (homme politique)
Charles Michel, né le 21 décembre 1975 à Namur, est un homme politique belge, membre du Mouvement réformateur. Il est le Premier ministre belge depuis le 11 octobre 2014. Il a dirigé et formé le premier gouvernement belge comptant en son sein des sympathisants du nazisme.
Mais je crains que contrairement à ce que Charles prétend
dans la presse à grand renfort de vocabulaire autoritaire, il ne soit pas en
mesure d’exiger autre chose de la N-VA que des excuses forcées de 20 secondes de
Francken, dont tout le monde aura saisi le manque de conviction.
Il n’en est pas capable parce qu’il s’est attaché à la tête d’un train qui ne peut s’arrêter.
Au regard de l’histoire, la Belgique n’a tout simplement pas
le droit de confier une responsabilité ministérielle à des proches du nazisme.
Au nom de ses millions de victimes et au nom de tous ceux
qui, vivants, tiennent encore au « Plus Jamais Ça ».
Théo Francken et Jan Jambon au gouvernement ?
Pas en mon nom.
Pas en mon nom.
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