14 mars 2012

iPhone: 1 - Blackberry: Out

Après l'article politique engagé, l'article technologie dégagée.

Blackberry Torch (2011-2012) RIP 
Le point de départ c'est que 24 heures après, j'ai toujours du mal à accepter le fait d'avoir un iPhone.

Je suis un "Blackberry guy." Pas parce que je suis bêtement borné, mais plutôt par besoin.

Sur les 5-6 dernières années j'en ai eu 4.
J'ai eu plusieurs fois l'occasion de déployer des smartphones chez des clients dans mes projets et je revenais toujours au Blackberry.

Parce que j'écris beaucoup.
Et non seulement j'écris beaucoup mais dans un environnement professionnel ou les fautes d'orthographe passent assez mal.
Quand je dis beaucoup c'est beaucoup. Des mails d'une page A4 ou deux.

Dans plusieurs langues.

Et parce que je tape beaucoup de texte sur mon téléphone, le Blackberry était un must. Vraiment.

Ho certes, il est possible de taper aussi vite sur un iPhone mais le problème majeur reste la précision.
Sur un clavier non virtuel, une pression sur la touche "e" affiche un ... "e".

Sur un iPhone, même en mode horizontal, visez le "e" et vous aurez un "e" la plupart du temps.
Parce que pour le même prix vous aurez un "z". Ou un "r". Ou un "d". Voire un "s".

Et cette marge d'incertitude est extrêmement pénalisante quand on écrit beaucoup.

Apple en était sans doute consciente quand elle a ajouté la substitution automatique. Mais vous savez tous ce que ça donne. Ca donne un splendide blog : http://www.autocorrectfail.org/
J'y ai passé des heures à rire. Même des fakes.

C'est le même problème qui a mené Siri vers le consommateur. Mais, à mon sens, Siri est encore tout aussi bancal. Si vous n'avez jamais vu un pote tenter une démo et dire 20 fois la même commande, demandez une démo, ça vaut la peine.
Et du reste, on ne peut pas tout dicter. Confidentialité, vie privée, bruit... etc.

Et c'est au beau milieu de ce genre de considérations que l'écran de mon BB lache.
Il m'a fallu considérer son remplaçant.

Là l'évolution du paysage applicatif et la place du smartphone dans la société amènent un constat amer pour Blackberry.
Depuis que le torch est sorti, il y a bientôt deux ans, RIM n'a pas sorti d'évolution majeure pour rattraper son retard.
Ils n'ont pas non plus réussi à développer un AppStore digne de ce nom. Ils n'ont pas non plus voulu rationnaliser leurs gammes d'appareils en proposant par exemple des tailles d'écrans homogènes pour résoudre le cauchemar que vivent les développeurs d'application.

On attend toujours l'OS suivant, peut-être pour cette fin d'année.
A la place ils ont développé une tablette inutile.
Ils ont dit qu'être petits c'était bien.
Ils ont perdu presque tous les avantages qu'ils avaient. A part le clavier.

Sauf que le "London", flagship pressenti de la gamme Blackberry, n'aura plus de clavier.

Il leur reste juste leur splendide architecture serveur. La bête de course qui fait qu'avec Gmail ouvert sur Chrome et le BB sur la table, le mail est déjà arrivé sur le téléphone et pas l'ombre d'une notification sur l'ordi. Cette splendide infrastructure qui permet à une société de gérer tout un parc de mobiles à distance de manière sécurisée et professionnelle. (pour combien de temps est-ce encore une exclusivité?)

Sorry mais pour moi ça ne suffit plus.
Je ne peux me permettre de rester à la traîne d'utilisateurs nomades qui surfent d'amélioration en amélioration sur une plateforme devenue incontournable techniquement et socialement.

Alors au revoir BBM, au revoir les handlers entre applications qui étaient là bien avant ceux de l'iPhone, cette contextualisation des menus qui aidait à rendre disponible tout contenu dans toutes les applications, au revoir robustesse de la coque en plastique qui survivait aux chutes, et ce mélange de tactile et de souris optique qui était aussi à l'aise dans les longues listes à scroller que pour aller cliquer sur un mini lien. Et surtout, au revoir clavier chéri.

Tu vas me manquer.

Et à moi Instagram (toujours absent du BB vous lisez bien..), à moi Snapseed, Tweetbot, Coyote, Facetime et iMessage, à moi aussi un appareil photo largement supérieur, à moi les typos et les griffes sur l'écran.

Dites bonjour au fond d'écran Paul Smith de mon nouvel iPhone.
Et désolé à l'avance pour toutes ces photos pseudo artistiques qui vont arriver dans mes fils.

Deux mondes s'affrontent encore, j'apporte mon humble défaite personnelle aux pieds du Headquarter de RIM en Ontario, à ... Waterloo.

Prémonitoire? Je ne les sens pas gagner en tout cas...




5 commentaires:

  1. J'ai eu trois Blackberry et ils ont tous failli au niveau hardware en moins d'un an. Mes collègues ont eu le même problème. Dont un sympathique écran blanc qui vide la batterie à la vitesse de l'éclair plusieurs fois par semaine ainsi qu'un reset "automatique" par jour (constaté sur les les BB Bold).
    Bref, la fonction de base, d'un téléphone: appeler et pouvoir être joint n'est pas fiable !!!
    Leur serveurs sont tombés pendant trois jours l'année dernière... ce qui a bien montré le point faible de leur architecture... c'est le point critique...
    L'OS est carrément largué par iOS, Android, Windows... largué de chez largué…
    La réactivité du Torch est lamentable... le "pavé tactile" imprécis.
    Au bout de quelques semaines, les bords plastoque s'abiment.
    Au niveau intégration dans l'entreprise... avec la connection iOS/Exchange... quelle différence ?
    Le navigateur web sur BB, une honte. Hyper lent, avec la moitié des sites qui passent pas. On attend une monte pour se retrouver avec un message "la page est trop grande"
    Sur mon Bold, a chaque allumage, une erreur java… "null pointer exception" Joli.
    Il ne restait que le clavier... sur le Torch, mais nettement moins bien que sur le Bold...

    J'ai recyclé un iphone 3G (Juillet 2008), et il éclate le Torch plus récent, avec un réel plaisir d'utilisation et pas de frustration permanente...

    Tout ça pose des questions sur la gestion de la boite quand même. Etre leader/innovant et en être là. Pareil pour Nokia.

    Quand on s'est attaché a une marque et qu'on à pris ses habitudes on change avec regret.
    Ceci dit, seul la compétition fait progresser…
    Et, le clavier virtuel, on s'habitue quand même, je suis pas moins doué qu'avec le torch.

    N.

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  2. Oui c'est tout à fait ça.
    Quand on voit ce que c'était et ce que c'est devenu...

    RIP RIM en quelque sorte.

    La différence d'intégration c'est le manque d'un vrai push pour gmail par exemple... y'a rien à faire c'est moins rapide, et parfois beaucoup moins.

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  3. Hello!

    Juste pour info, il existe des solutions qui font du "BES like" pour des appareils sous iOS, Android ou WP.
    Cela inclut le management centralisé et le cryptage des messages envoyés. La plus connue d'entre elles est Good (http://www.good.com)
    Ce n'est certes pas encore hyper répandu (à ma connaissance), mais j'y crois assez fort ;-)
    Cordialement,
    @yapakka

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  4. Merci pour l'adresse Stefan! Excellente addition à l'article!

    Et pour info Good est en POC là où je travaille pour le moment :)
    Il a donc au moins un pied dans quelques grosses boîtes, tu fais bien d'y croire!

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  5. Salut,

    Lors de la création de ma boite début 2009, après un comparatif le choix s'était porté sur un HTC TouchHD pour la synchronisation (ActivSync - GoogleApps) et l'édition des .doc et .xls.
    J'ai apprécié en plus le lecteur .pdf, le TomTom et le côté multimédia, mais les concurrents proposaient également des équivalences. Par contre à l'usage j'ai détesté l'écran tactile. Comme jeune indépendant, pour éviter les fais, j'ai rongé mon frein et favorisé les messages courts type : "Lu, je te rappelle tantôt" ou "Lu, je te réponds ce soir".

    Début de cette année, mon "bête" GSM privé ne tenait plus la charge. Pas moyen de commander une nouvelle batterie. Donc c'était l'occasion de passer le HTC en privé et de trouver un remplaçant "professionnel" digne de ce nom.
    Premier constat : je remarque qu'au niveau "professionnel", un iPhone d'aujourd'hui ne fait pas mieux qu'un iPhone d'il y a 3 ans et que BlackBerry a progressé "sensiblement".
    Second constat : si je souhaite un clavier, pas d'iPhone, pas d'Androïd, pas le dernier BlackBerry ni le dernier Nokia.

    J'ai donc opté pour un Nokia E-Series, un vieux modèle sorti en 2010, au rabais. Le pied : tout ce que je souhaitais avec, selon le modèle, un clavier alphanumérique type BlackBerry ou un clavier numérique type CandyBar. J'ai opté pour le numérique (moins encombrant) et, depuis que quelques mots de mon jargon sont encodés dans le dictionnaire, je n'ai plus de problème avec le correcteur d'orthographe.

    La synchronisation (Mail for Exchange - Google Apps), QuickOffice, OviCarte et autres applications professionnelles sont présentes nativement. Je pense qu'une petite niche de personnes reste intéressée par ces foncions, mais j'imagine qu'aucune société ne peut se permettre de desservir exclusivement un tel marché à un prix concurrentiel.

    Dans cette époque où les meilleurs ne sont pas forcément ceux dont on se rappelle, ma dernière pensée ira à Dennis Ritchie, mort une semaine après Steve Jobs. RIM vs Apple, même intérêt du "grand public" ?

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