24 novembre 2016

Correspondance

From: 
Date: 2016-09-01 16:54 GMT+02:00
Subject: situation - Nos réf.: CS 8026 01092016
To: Hugues Lannoy


Nos réf.: CS 8026 01092016

Bruxelles, le 01/09/2016





Monsieur Hugues LANNOY - hlanxxx@gmail.com




Cher Hugues,

Nous nous sommes rencontrés le 20 mai, à la maison communale de Woluwe-Saint-Lambert.

Lors de cet entretien, j'ai eu l’occasion de te faire part des préoccupations qui sont celles de plusieurs responsables membres et animateurs du parti en Wallonie quant à ta manière de concevoir l’exercice de ta fonction présidentielle. Tu n’ignores pas davantage que plusieurs de ces responsables expriment une nette méfiance en raison de ton manque de présence et d’implication dans le développement du parti en Wallonie.

Nous avons conclu cet entretien par l’engagement que tu prenais de me revoir dans un délai raisonnable afin que tu formules des propositions et que tu te positionnes clairement quant à l’exercice de ta présidence. Certes, j’ai connu une période difficile en raison de mes problèmes de santé mais, à plusieurs reprises, le secrétariat de la présidence a cherché à te joindre pour fixer une nouvelle date de réunion et il est regrettable de constater que tu ne réponds à aucun de ces appels, pas plus que tu ne réponds à d’autres appels émanant de certains responsables de nos structures wallonnes.

Je ne puis donc que tirer la conclusion que tu ne souhaites pas davantage t’investir dans ta fonction présidentielle pour des raisons que je ne juge pas et que je respecte. Chacun a son parcours de vie et je n’ignore pas ce que peuvent être les difficultés à concilier vie professionnelle, vie familiale et engagement politique, a fortiori lorsque cet engagement repose essentiellement sur le bénévolat et le sacrifice des temps de vie privée.

En conséquence, je proposerai lors d’une réunion qui se tiendra prochainement avec les présidents des fédérations provinciales, un autre mode d’organisation des instances wallonnes et je soumettrai cette proposition pour approbation au comité permanent wallon.

Par correction, je tenais à t’en informer.

Je reste à ton écoute si tu souhaites que nous en reparlions davantage mais tu admettras que la situation ainsi constatée ne peut perdurer.

Bien à toi.


Olivier Maingain

cid:C7EACAE0-0924-4B3A-BB2E-B768CEC95E27
Olivier MaingainPrésident
02/533.xx.xx 
president@defi.eu

DéFI - Démocrate Fédéraliste Indépendant
Siège bruxellois : 127, chaussée de Charleroi, 1060 Saint-Gilles
Siège wallon : 100, rue des Brasseurs, 5000 Namur
cid:223A7AD3-9510-47CC-8FC9-518CCFB73917 cid:5EB7E63E-C1CC-48B3-BBD7-CF1BE9EA3857 cid:70E60998-3E97-43E3-8D33-BD5FEAAD1103 cid:28637892-F563-439B-93CE-559DF28E6D16

 _______________________From: Hugues Lannoy 
Date: 2016-09-07 12:14 GMT+02:00
Subject: Re: situation - Nos réf.: CS 8026 01092016
To: president@defi.eu

Bonjour Olivier,

J'ai répondu à la demande de rendez-vous. 
J'ai demandé quel en était l'objet. On ne m'a pas répondu. Sans doute ne l'avais-tu pas dit. 
Si l'objet avait été d'enfin faire quelque chose j'aurais été heureux d'y participer. 
Si l'objet avait été une énième remontrance pour faire plaisir à l'égo d'untel ou d'un autre, (...) j'aurais décliné. J'ai passé l'âge....
Je n'ai trace d'aucune autre relance par une autre personne que le secrétariat de la présidence. 

Mon absence n'est pas une question de balance entre vie privée et professionnelle. 
J'ai à maintes reprises montré que je pouvais me libérer. J'ai fait des centaines de km pour le parti.
Mais pas pour faire tapisserie dans un intergroupe, ni pour aller me montrer là où l'on ne me veut pas. 

Ce que j'ai vu c'est : 
- hormis par Lise (responsable de la cellule wallonne NDA) et Amaury (vice-président wallon NDA), je n'ai jamais été associé à aucune action organisée par le 127 depuis l'élection (en mars 2015), hormis les vœux de la presse en 2016
- malgré un certain nombre de communications de la présidence sur des thématiques wallonnes, elles étaient toujours en solo
- une présidence (fédérale NDA) amorphe et complaisante lors des atteintes flagrantes à la démocratie interne initiées en Lux et Hainaut
- une dissolution de l'instance wallonne de facto (en décembre 2015 NDA), pour plaire à ces mêmes frondeurs
- une demande de me recentrer sur liège, mais je ne suis pas le responsable de ces sections et ne souhaite pas l'être
- qu'in fine, l'on m'a laissé sur le carreau. Totalement. 

Lorsque l'on ma proposé de me présenter à la présidence wallonne j'ai accepté. 
Parce que oui, le "camp d'en face" aurait fait une piètre enseigne sur un plateau ou ailleurs. (selon la présidence fédérale NDA - ça n'a pas changé...)
Parce que oui je voulais être ce porte parole wallon et pensais pouvoir avoir une valeur ajoutée dans le débat public. 

Depuis cette élection, le camp d'en face, il lui a tout été permis; les insultes, les coups bas, l'anti-démocratie, la médisance, le clanisme. 

Et rien de ce qui était annoncé par le 127 n'a été livré, hors un local et deux permanents vite réquisitionnés. 
J'ai depuis mars 2015 été un porte-parole sans programme (on n'en a toujours pas, pour rappel) et sans tribune. 
Sous prétexte que "quand (la présidence fédérale) dit à la presse d'aller vers tel ou tel autre membre du parti la presse dit non". 
Sous prétexte qu'Anne-Sophie (notre attachée de presse N.D.A) n'y arrive pas. Sous prétexte que personne ne veut nous écouter. 
Et je serais censé réussir là où tout le 127, présidence y compris, échoue?

Alors fais ce que tu veux et crois juste Olivier. 
Si ta réponse est de m'écarter fais le. Si ta réponse est de donner les moyens de faire quelque chose fais le. 

Mais je serais fort reconnaissant si l'on évitait de mettre sur mon dos l'échec de l'appareil. 

Je m'attendais en acceptant cette charge à trouver un mentor et des opportunités de communication. 
Tu comprends aisément la distance entre cette attente et la réalité. 

Je reste évidemment totalement disponible, bien qu'un tantinet, et justement, démotivé. 

Mes amitiés les plus sincères et les plus respectueuses. 
Et je ne l'écrirais pas si ce n'était pas vrai. 


Hugues


07 décembre 2015

La responsabilité de la honte - Carte blanche



Avec assez de temps, et si les conditions de son implantation ne sont pas contrecarrées, un parti populiste atteint une masse critique qui lui permet de devenir une force de premier plan.

Quand leur victoire arrive ce n’est pas un choc. Ce n’est pas non plus une surprise. Est-ce une honte ? Oui.
Mais pas forcément celle de l’électeur.

On ne peut pas balayer d'un revers ce résultat en le mettant sur le compte d'un simple rejet, d'une contestation ou d'un racisme primaire de l'électeur, même si ces éléments jouent clairement un rôle non négligeable.

Cette honte, c'est d'abord celle d’une classe politique qui n’a pas su gérer les enjeux de notre société moderne.
Si un populiste s'engouffre dans les trous béants de l'intervention de l'état c'est la faute de ceux qui ne les rebouchent pas.


Sur le plan économique l’état se contente de taxer plus en croyant mordicus que l’argent qu’il saupoudre en retour aura un effet suffisant.
Il faut cesser de croire que l’action de l’état est déterminante en matière économique. En Europe les moteurs de croissance sont les petites et moyennes entreprises.
En Belgique 80% des emplois non publics sont dans les PME. Il faut leur donner les moyens de leur croissance.
Elles seules peuvent in fine endiguer le chômage de masse qui est une des causes fondamentales de la montée des populismes.


Or les PME sont les plus imposées des sociétés. Avec peu d’accès aux niches fiscales quand les grands groupes ne paient quasi pas d’impôt en taux effectif.
Ce n’est pas normal. Tout le monde le voit. Or on ne voit aucune réforme globale de l’impôt ne vient au secours de ces entreprises qui se trouvent en première ligne de la dégradation de la situation économique.
Une multinationale paie 1 ou 2 % d’impôts. Nos entrepreneurs en construction se paient du 30%.
Et le citoyen plus de 50 si l’on ajoute la TVA et les autres impôts indirects.


Sur le plan social on assiste à une réelle paupérisation des classes moyennes et une dégradation des conditions de vie des plus pauvres.
C’est là que l’Etat devrait intervenir mais il ne le fait pas. Les classes moyennes sont les tranches les plus taxées. Les revenus dits d’intégration sont eux largement en dessous du coût de la vie. C’est un non-sens inacceptable.
Il faut revoir les revenus de remplacement. Vers un revenu universel ? C’est une piste mais ce n’est pas la seule.


Sur le plan purement politique il est temps de cesser cette course aux mandats, aux intercommunales, aux parastataux, à la multiplication des niveaux de pouvoir, à la dilution des responsabilités, à la gabegie dépensière.
Il faut améliorer l’état. Des années de réformettes en ont fait des monstres de complexité que plus personne ne comprend, pas même ses acteurs.
Et tant qu’à faire, que l’on supprime ces cases de tête aux élections qui ne sont qu’une façon pour les partis de contrôler ses élus au détriment de la représentativité citoyenne.


Il faut avoir le courage de reconnaître que nous sommes dans un état qui ne forme plus correctement ses jeunes. Qui a abandonné le terrain de l’intégration. Qui a laissé s'installer le communautarismes. Qui ne gère pas son immigration. Qui laisse les populations se diviser et incite pas son inaction à un retour des racismes, larvés ou à découvert. Qui ne protège plus les plus démunis. Qui tente en permanence de placer des rustines sur un appareil dont on a perdu le contrôle. Où la réussite d’une entreprise dépend des liens privilégiés qu’elle a avec le pouvoir.
Relisez l’article de Médor sur Mithra si vous n’êtes pas convaincu, si tant est que ce soit possible.


Et en parlant de presse, peut-on dédouaner sans ciller une presse qui fait trop souvent le lit de ces poujadismes et populismes, que ce soit par complaisance ou par course à l’audience ou par facilité  ?
Il nous faut un 4ème pouvoir incisif, pertinent. Qui ne laisse pas répondre à côté de la question. Qui analyse sans favoritisme.
Je suis lassé de ces éditos qui vont du catastrophisme à l’apologie. De lire en permanence les « bons clients » ressasser du vide.  De voir agiter des peurs, du premier degré, de l’émotionnel.


Oui le monde change. Oui les frontières s’estompent. Et non on n’arrivera pas les remettre en place. Le protectionnisme ne marche pas. Ce n’est peut-être pas gai à lire mais il faut trouver les moyens de gérer cette nouvelle donne.
Oui on va devoir vivre avec la mondialisation. Cela voudra dire par exemple amener les pays en développement à cesser le dumping en montant leur couverture sociale. Et oui c’est illusoire à court terme. Et oui on va devoir y faire face quand même.

C'est à l'offre politique d'évoluer qualitativement, d'écouter, et de répondre à ces enjeux sociétaux, loin de petits jeux de pratique politicienne électoraliste à court terme.

Est-ce que cette longue liste non exhaustive des faillites du politique veut dire que l’électeur n’a aucune responsabilité ? Je ne pense pas.


Depuis trop longtemps il vote pour ces partis qui noyautent l’état et se servent avant de servir l’Etat. Depuis trop longtemps il est acteur de clientélisme. Depuis trop longtemps il accepte que « son » parti place sur les listes des « parvenus », toutes formations confondues.
Depuis trop longtemps il s'abstient ou refuse de s’impliquer parce que « ça ne sert à rien », «  ce seront toujours les mêmes » etc.

Oui il est temps de s’impliquer, c’est nécessaire. De s’informer. D’être acteur de démocratie au lieu d’être un désabusé contestataire qui vote par rejet au lieu de voter par adhésion.
C’est par plus de démocratie qu’il faut s’en sortir, pas en votant pour des formations liberticides.

Construisons la société de demain sur le projet et non sur le rejet.

14 février 2015

Appel à candidature : élection à la présidence Régionale Wallonne FDF

Monsieur le Président et les membres de la Commission Electorale,
Monsieur le Président,
Chers militants,


Je pose par la présente ma candidature au poste de Président Régional Wallon ouvert par
la réforme des statuts votée en Conseil Général ce 19 janvier 2015.


Je souhaite en effet porter la tâche de mener les instances wallonnes vers l’objectif 2018 et promouvoir nos valeurs communes, celles d’un parti qui a maintes fois prouvé qu’il ne cédait pas quand il s’agissait de défendre les droits des francophones de Wallonie et de Bruxelles.
Un parti qui recherche des solutions à long terme.
Un parti qui prône une Wallonie économiquement forte et solidairement juste, une Wallonie qui entreprend et ne laisse personne sur le côté.
Mais un parti qui combat les extrémismes et se veut rempart contre les populismes et le rejet.


Lorsque j’ai appris que ce poste allait être créé et qu’il y 
avait une réelle attente dans le parti pour que je me présente comme candidat j’ai d’abord pensé « pourquoi moi ?».


Ceux qui ont suivi mon parcours dans le parti depuis 2009 le savent. J’ai toujours refusé de me mettre en avant quand ce n’était pas nécessaire.
J’ai décliné plusieurs fois la proposition de me porter candidat aux présidences provinciales ou locales à Liège.
Non pas parce que je manquais de courage ou ne voulais pas assumer de responsabilité.
Parce que je n’avais pas besoin d’un poste au nom ronflant pour militer et préférais les laisser à ceux qui, méritants, souhaitaient les obtenir.


En décembre 2013, poussé par René Courtois, je me présentais sur les listes.
Avec le résultat que l’on sait. 2.668 voix de préférence. Le 4ème score au fédéral derrière respectivement Olivier Maingain, Véronique Caprasse et François Van Hoobroock. Le premier résultat wallon.


C’est, me dit-on, une des raisons pour lesquelles tant de monde me demande de me présenter. 


C'est aussi grâce à la confiance que la Commission électorale et notre Président m'ont accordé en mai, et que beaucoup d'entre vous partagent, chose qui me touche plus que je ne pourrais le dire. 


D’autres m’ont aussi répondu « qui d’autre que toi ? ».
Comparé à d’autres partis nous sommes peu, certes. Le recrutement n’est pas aisé. Mais nous comptons en notre sein beaucoup de personnes de valeur.
Et dans ce réservoir j’entends continuer à prendre mes responsabilités en me portant candidat.


Si la campagne de 2014 a été riche en enseignements, elle m’a entre autre appris que le parti a besoin que chaque militant s’implique au maximum de ses compétences. Que chacun soit à la bonne place.


Ce que fait la réforme des statuts c’est mettre dans les mains des FDF Wallons les clefs de nos résultats futurs.
Trop souvent nous avons dit « le 127 n’a pas fait ceci » ou « Bruxelles n’a pas écouté ». Nous nous sentions bien loin.
Et bien nous avons été entendus.


Nous aurons désormais une structure agrandie. Une structure au service des fédérations provinciales wallonnes et des sections locales wallonnes.
Des permanents, un bureau, un budget, même s’il est encore à définir, chose à laquelle nous serons attentifs.


Et nous aurons également une présidence.
Trop souvent les média refusaient de nous recevoir et posaient leurs questions à Bruxelles.
Cela peut désormais changer.


Et c’est ce rôle que je brigue ce jour devant vous.


Celui de développer ensemble les sections wallonnes ;
Mettre en place un soutien à ces sections ;
Développer un programme basé sur nos valeurs de libéraux sociaux francophones et adapté aux wallons ;
Devenir pour un temps l’image du parti en Wallonie et le représenter dans les médias ;
Permettre à notre cœur de cible électoral, un électorat jeune, dynamique, orienté nouvelles technologies et entreprenariat de s’identifier à notre message ;
Coordonner nos actions politiques ;
Maintenir un lien proche et efficace avec Bruxelles ; 
Nous doter des moyens financiers nécessaires ;
Nous équiper de moyens de recrutement plus aisés ;
Permettre de vérifier par des tableaux de bord notre progression ;
Fédérer autour de nous ;
Tisser ces liens d’amitié qui nous unissent déjà ;
Nous organiser en équipes encore plus efficaces ;
Organiser encore plus d'activités de terrain ;
Militer contre les partis traditionnels établis et contre les extrêmes ;
Expliquer que nous ne sommes pas inféodés au PS malgré notre coalition à Bruxelles ; 
Dénoncer l’état de la Wallonie ; 
Proposer nos pistes et solutions ;
Promouvoir notre bonne gouvernance, nos valeurs ;
Etre tous ensemble cette troisième voie, cette alternative au PS et au MR
Préparer l’objectif de 2018.


Et tant d’autres choses encore.


Si je me présente devant la Commission et devant les militants comme candidat à la présidence wallonne, ce n’est pas parce que je crois que ce sera facile, ni parce que je croirais en avoir le droit ou en mériter l’honneur.
Parler d’honneur ce serait placer le je là où il faut le nous.
C’est parce que c’est une responsabilité et que je me dois et je nous dois de la prendre. 


C’est parce que j’entends mettre mes compétences au service de notre projet, au service de nos militants, au service du parti.


Merci à tous !



Hugues Lannoy

17 octobre 2014

Francken Jambon - Pas en mon nom

Francken Jambon Pas en mon nom


Avez-vous comme moi une sévère gueule de bois démocratique en regardant la composition du gouvernement Belge ?
Avez-vous aussi envie d’hurler « d’accord, mais pas à ce prix-là » ?

Vous allez bien sûr pouvoir m’accuser de crier au loup, de prendre une posture, tout sceptique que vous êtes.
« Tout poujadiste que vous serez », je corrigerais.

Les faits sont là.
Un homme politique et tout son parti, qui se disent libéraux, qui prétendent défendre la liberté pour tous, viennent d’accepter en Belgique que des sympathisants, des proches de collaborateurs et de nazis, siègent au gouvernement.

La Belgique compte désormais parmi ses ministres de gens qui trouvent que la collaboration est normale.
Qui disent que l’on peut les comprendre ces pauvres gens amenés par l’histoire, pas par leur responsabilité propre, à se tromper.
A faire une « erreur ».
L’erreur d’avoir perdu…

Car comment comprendre autrement un Jan Jambon qui se sent obligé de préciser le prix qu’a payé le mouvement flamand pour cette collaboration ?
Comment comprendre autrement un Francken qui va saluer, honorer même, un collaborateur, un admirateur du Hitler flamand Staf De Clercq. En en disant « c’est quelqu’un de bien » ou « je le respecte ». Toutes phrases lues cette semaine dans la presse et sorties de leur bouche.

Je ne trouve pas acceptable que l’on trouve ces idées normales.
La collaboration est un crime. Et elle l’est parce qu’elle embrassait le nazisme et parce qu'elle a tué.


Je refuse de tout mon être que la Belgique franchisse le pas d’accepter de se Jörg Haideriser.
Je ne veux pas que l’on banalise les idées d’exclusion, d’épuration, de tri, de supériorité d’une race sur une autre.
Je ne veux pas que l’histoire se répète.

Alors évitez-moi les procès d’intention

Il ne s’agit pas ici d’un débat communautaire.
Il y a d'ailleurs des voix en Flandre qui s'émeuvent autant que moi, dont à l'Open-VLD, ou au Morgen

Que la Flandre ait un autre rapport à la collaboration, peut me chaut. C’est son droit, son histoire.
On peut le regretter mais cela n’a rien à voir dans le débat. 

Il ne s’agit pas non plus de « s’opposer à la N-VA ».
Bien sûr que je m’oppose à la N-VA. Parce qu’elle est nationaliste.
Parce qu’elle divise les gens en fonction de la langue qu’ils parlent ou de leur origine ethnique, là où je demande le droit pour tous de parler sa langue. Mais ce n'est pas le sujet ! 
Ce n'est pas parce qu'elle est au gouvernement que l'on doit accepter n'importe qui comme ministre.

Il s’agit encore moins de « s’attaquer à la N-VA pour faire mal au MR ».
Le MR se fait bien mal tout seul ! Il foule aux pieds ses propres principes en ne virant pas ces ministres. Combien de militants MR vont être d’accord avec moi ?

Il s'agit encore moins d'un calcul politique partisan !


C'est une question de valeurs

Je ne partage pas cet avis que l’absence du PS soit une justification valable à cette compromission. A cet abandon des valeurs.
Arrêtez de prétendre que c’est « ça ou la chaos ». Celui qui agite le chaos est quelqu’un qui est en train de t’en vendre un.

Oui je suis content que le PS soit dans l’opposition. Cette alternance je la réclamais déjà étudiant.
Mais pas à ce prix-là !
Que le MR exige de la N-VA qu’elle envoie au fédéral des ministres démocrates. Des ministres qui partagent les valeurs de base du respect de l’autre.
Qui ne vont pas à des fêtes nazies, qui ne leur trouvent pas d’excuses, qui n’insultent ni les homosexuels ni personne.

Il ne s’agit pas ici du vilain débat communautaire mais de la défense de nos valeurs communes.
On ne fraie pas avec ces gens-là. On les combat.

Est-ce ça que Charles Michel veut lire un jour sur Wikipedia ? 

Charles Michel (homme politique)  
Charles Michel, né le 21 décembre 1975 à Namur, est un homme politique belge, membre du Mouvement réformateur. Il est le Premier ministre belge depuis le 11 octobre 2014. Il a dirigé et formé le premier gouvernement belge comptant en son sein des sympathisants du nazisme.

Mais je crains que contrairement à ce que Charles prétend dans la presse à grand renfort de vocabulaire autoritaire, il ne soit pas en mesure d’exiger autre chose de la N-VA que des excuses forcées de 20 secondes de Francken, dont tout le monde aura saisi le manque de conviction.

Au regard de l’histoire, la Belgique n’a tout simplement pas le droit de confier une responsabilité ministérielle à des proches du nazisme. 
Au nom de ses millions de victimes et au nom de tous ceux qui, vivants, tiennent encore au « Plus Jamais Ça ».


Théo Francken et Jan Jambon au gouvernement ?
Pas en mon nom.

23 juillet 2014

Charles, Didier, Bart, Pinocchio et les autres

Les négociations fédérales ont donc accouché d'un résultat inédit. 

Au Sud

Côté francophone il y avait in-fine deux scénarios possibles au fédéral.
Tripartite classique ou MR seul.
Charles "Pinocchio" Michel - image via Fabian Maingain

Pour envisager une tripartite classique, le MR exigeait de monter dans les gouvernements régionaux.
Mais la porte des gouvernements régionaux leur était totalement fermée par le PS/CDH.
Notons que c'est bien un choix du MR de refuser la tripartite sous prétexte de leur absence dans les régions. 

Si le MR voulait ne pas manger son pain noir pendant toute la législature, une alliance avec la N-VA était leur seule option restante.
C'était aussi la seule façon de vaincre pour Charles dans le combat qui l'oppose à Didier Reynders.
Depuis qu'il a été déposé de la présidence du MR, ce dernier joue une guerre des tranchées avec la direction du parti. En s'installant à Bruxelles et en réalisant un score imparable il obligeait Charles à participer au pouvoir sous peine d'être dépassé par Didier et désavoué par sa base Renaissance. L'ambition de ces derniers n'aurait pas toléré de rester dans l'opposition. 

Au Nord

Côté flamand, une alliance sans la N-VA était, elle, impossible pour les traditionnels flamands.
Parce que c’est dans l’opposition que la N-VA grandit le mieux. L’y laisser était lui permettre de renverser son demi revers du 25 mai. (elle a fait moins que prévu, cessé de grandir)
Il est temps pour la Flandre que la N-VA se mouille au pouvoir et y devienne un parti « traditionnel ».

Mais cette présence de la N-VA rendait impossible une présence du PS au fédéral.
Parce que la N-VA refuse à raison de revenir à ce point sur leur parole de combattre le PS.
Il ne restait donc que l’option du MR, avec ou sans le CDH.

Ensemble

On débattra longtemps pour savoir si le MR a été lâche ou courageux, assoiffé de pouvoir ou réaliste.
S’il s’est compromis avec des nationalistes ou s’il a pris le risque de l’impopularité pour le bien de tous.

On en débattra jusqu’au bilan de cette législature, et peut-être même après.

Parce que les dangers sont bien présents.
Oui le MR renie d’importants engagements de son manifeste et de sa campagne.
La N-VA n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti nationaliste et aux relents racistes, d’après même le MR. Le nationalisme, c'est l'inverse du libéralisme. 

C’est quasi rentrer en coalition avec un Jorg Haider ou un Geert Wilders. Un populiste, nationaliste, qui a des liens forts et louches avec les milieux d’extrême droite radicale.
Un parti qui veut la fin de la Belgique. Un parti qui a accepté en son sein plus de 50 (!!) membres du Vlaams Belang.
Un parti qui, selon Charles Michel, aurait promis de mettre l’institutionnel de côté.
Mais peut-on encore croire Michel après la kyrielle de promesses trahies ?
Et peut-on croire une N-VA qui se serait transformée en agneau pour le bien de la Belgique qu’elle veut voir disparaître ?

Parce que, fondamentalement, cette législature va mettre en œuvre la 6ème réforme de l’état.
Et il y a un gouffre entre les textes et la façon de les appliquer. Il suffit de se souvenir de la circulaire Peeters pour s’en persuader.
Un gouffre où la N-VA pourrait s’enfoncer, leur seule façon de ne pas se brûler à l’exercice du pouvoir étant justement d’engranger des acquis pour leur électorat. Acquis qui peuvent être économiques, certes, mais est-ce que ce sera suffisant ?
On nous répond qu'à tout moment le MR pourra se retirer; fort bien.
Mais pourra-t-il vraiment le faire ? A quelle fréquence ? Et si le MR obtient le poste de Premier Ministre, Charles Michel ferait lui même tomber le gouvernement Michel I ?

Octroyer le bénéfice du doute de la loyauté fédérale à un parti séparatiste, n’est-ce pas là à tout le moins extrêmement naïf ou risqué de la part de Charles Michel ? A moins qu'il n'aie pas le choix dans son combat pour sa survie au MR, auquel cas ce serait juste infâme et calculateur.

Et comment encore croire Charles Michel dont l’histoire au MR est une suite de trahisons ?
Il a renié ses statuts même en organisant le putsch de Didier Reynders. 
Il a signé la scission de BHV sans contrepartie pour les droits des francophones, alors qu’il avait juré le contraire, excluant de facto les FDF pour qui c’était un geste rédhibitoire. (FDF qui ne s’en portent pas plus mal, merci pour eux)
Il s’est associé à la N-VA après avoir juré (contraint et forcé ?) qu’il ne le ferait pas, transgressant une deuxième fois l’entente francophone.

Il reste donc maintenant au MR quatre défis à relever :
  •          Négocier un accord de gouvernement équilibré entre francophones et flamands à 1 contre 3
  •          Trouver 7 ministrables compétents et leurs cabinets
  •           Défendre pendant 5 ans les francophones dans l’application de la sixième réforme de l’état face à la gourmandise de la N-VA et face à un CD&V et un Open VLD qui ne voudront pas être en reste. Et ni les flamands ni les francophones ne vont  louper ces protagonistes s’ils échouent dans leurs agendas respectifs
  •        Essayer de nous convaincre qu’on peut de nouveau leur faire confiance quand ils promettent quelque chose


Ce n’est pas gagné.


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