17 mars 2014

Mobilité : la dictature de la minorité verte



L'impasse de la mobilité verte
L'impasse de la mobilité verte.
Nos villes doivent évoluer.
C’est un fait indéniable.
L’espace urbain n’est pas taillé sur mesure pour l’habitant. Il y a un déséquilibre entre le citadin usager et le visiteur.
Ce sont des prémisses largement acceptées et à juste titre. La ville doit attirer plus de monde et se densifier, diminuer le coût des services, limiter les empreintes écologiques.
Mais les villes sont des centres économiques essentiels. Il faut donc également les considérer comme des lieux de travail, des endroits qu’il faut garder accessibles.

Sur le chemin de la transformation des villes il y a l’auto. Elle y prend trop de place, elle est trop souvent nécessaire.
Il faut donc inventer des solutions pour la rendre contournable. Pour permettre aux navetteurs de rentrer en ville, pour faire cohabiter ces flux sans massacrer le plaisir d’y habiter.
Car l'offre actuelle de transports en commun ne suffit pas. Il n'est pas souvent possible de les utiliser
Les bus en campagne sont une farce. Beaucoup de wallons habitent trop loin des lignes de chemin de fer, il n’y a pas de RER, la liaison Nord-Midi à Bruxelles congestionne tout le pays.
Les chantiers potentiels sont énormes.
Cela ne se fera pas du jour au lendemain.
Les moyens structurels à mettre en place demandent du temps.

On voudrait aller vite, avoir des résultats visibles, mais aucune solution miracle n’existe pour que ces alternatives se développent et prennent le pas. Il faut des budgets importants, des grands travaux.

Malgré cela, une minorité très vocale est, elle, très pressée et est en train de contraindre une majorité de travailleurs et de parents à vivre des cauchemars logistiques pour leur mobilité..

On tente de convaincre nos édiles que les villes devaient déjà ressembler à la campagne. On leur dit que l’auto doit disparaître tout de suite, tant elle entrave le bien-être urbain.

Et trop contentes d'améliorer facilement la qualité de vie apparente du citoyen sans devoir se heurter à la sécurité ou à la propreté ou toute autre mesure plus difficile à mettre en place, les municipalités embraient.

Il est en effet beaucoup plus aisé de supprimer une bande de circulation pour s’offrir à bon compte un vernis de soin apporté au citoyen que de penser un plan de mobilité.
Il est malheureusement plus simple de dire "garez cette auto ailleurs" que d'offrir une alternative de déplacement.

Sous prétexte d’encourager "la rotation" et de lutter contre les vilaines voitures ventouses, qui ne sont en fait que des moyens de transports de travailleurs qui ne trouvent pas d'autre emplacement, on facture des fortunes pour le stationnement en ville.

C’est un investissement quasi nul : un peu de peinture pour réduire les bandes de circulation et des panneaux stationnement payant.
On fait des travaux dans le centre ? On ne reconstruit qu'une bande au lieu de deux !
Un bénéfice immédiat en terme d’image auprès d’un certain public et des rentrées de sous de stationnement pour la ville.
Electoralement bandant et économiquement fabuleux … si l’on regarde à court terme.

Car ce coût devient tout doucement prohibitif pour le travailleur, assommé de taxes par ailleurs.
N’oublions pas la taxe de mise en circulation, le coût en accises sur l’essence (+/- 7€ de rentrées pour l’état par 100km, soit 70€ par semaine pour un navetteur sur Liège-Bruxelles, hors amortissement du véhicule*). Et ne parlons même pas de l'aberration du test de la taxe au km, fort redondante avec les taxes sur l’essence.

Il y a urgence ! Il faut cesser cette désinformation et cette guerre au travailleur !

Quand la ville sera devenue inaccessible physiquement ou financièrement les gens la quitteront.
Une ville qui empêche les gens de venir à elle régresse. Elle perd ses habitants, elle perd ses entreprises et ses commerces. Il ne sert à rien d'avoir un centre accueillant si personne ne sait s'y rendre.

Liège voit déjà son attractivité baisser en 2-3 ans suite à ces changements de mobilité. Il suffit de compter les vitrines vides ou à louer. Et que dire d’Ixelles si on lit Marce Sel.

Le risque est grand que ce frein à la présence en ville enclenche un nouveau mouvement d’exode vers la campagne, provoquant une rurbanisation aux antipodes des règles de développement durable.
Avec un coût très important de maintien des infrastructures rurales (eau, électricité, égouttage), des pertes sèches en impôts pour les grandes villes et l’accroissement des problèmes de … transports en commun ! Bonne idée !

C’est pourquoi il faut changer de regard sur la mobilité. Il ne sert à rien de taper et de brimer l’automobiliste.
Car attention je lance un scoop : ce n'est pas l'automobile qui cause les bouchons.

C’est l'absence d'alternative !

L'automobile est un outil de déplacement. Une solution à un besoin de mobilité.
Si une solution meilleure qu'elle était proposée elle s'effacerait.
Aucune personne normale ne prend plaisir à s'entasser sur l'autoroute.
Personne ne le ferait s’il avait le choix.

De Liège, le trajet vers Woluwé (avenue Ariane) prend moins de temps en voiture qu’en train et ce malgré les bouchons de Leuven jusque Woluwé. Parce que les 12km d’une gare bruxelloise jusque-là en transport en commun prennent plus de 30 minutes dont 2 correspondances.
Les 3 ou 4 km qui séparent de l’école peuvent prendre autant de temps en bus qu’à pied selon là où l’on habite.
La majorité des wallons n’habitent PAS à proximité d’une grande gare.
La plupart des campagnes ne voient passer qu’un bus le matin dans un sens et dans l’autre le soir. Les exemples sont légion.
Et que fait la SNCB pendant ce temps? Elle supprime des trains, des lignes mêmes et des gares en zone rurale !


Alors ne me faites pas de mauvais procès d’intention. Il ne s’agit pas ici de refuser des villes plus agréables. Il ne s’agit pas de refuser le changement ou de s’accrocher à sa soi-disant sacro-sainte auto.

Ce qu’il faut c’est étoffer l’offre d'accès à la ville, permettre aux gens d’aller travailler autrement.
Inventer un nouveau paradigme qui rende enfin l’auto obsolète au lieu de stigmatiser le travailleur.
Et le faire AVANT d'interdire l'auto.

Il s’agit non de régresser vers une immobilité et les bouchons pour tous, mais d’être progressiste. 
Le progrès ce n’est pas un changement qu’on impose au détriment de travailleurs qui n’ont pas le choix et dont on pourrit la vie.

Le progrès, ça se partage. Le progrès permet à tous de vivre mieux, sinon il n’est qu’une ségrégation, une discrimination !


C'est en cela que l'extrémisme vert se découvre. Ils est prêt à sacrifier le bien commun pour sa petite idée. Nous pénaliser tous pour trois boulevards urbains transformés en zone champêtre. Même si c'est contre-productif, même si c'est trop tôt, même si personne n'est prêt. 
Soyons prêts à leur dire non. 
Refusons les goulets qu'on nous impose; non à la suppression des places de parking ou des moyens d'accès en l'absence d'alternative. Rangez votre pot de peinture. Des bandes blanches ne suffisent pas à peindre une mobilité réfléchie.

Construisons un nouveau modèle de mobilité qui rendra l'auto obsolète, mais n'empêchons pas les gens de bouger tant que ce n'est pas fait.

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Une version plus généralisée et moins centrée sur la Belgique a été publiée sur la plateforme libérale Contrepoints sous le titre "L'impasse de la mobilité verte"

10 mars 2014

Le cas Maroy: La démocratie passe par une presse sans favoritisme!


Image Fictive. (ou presque)
Se faire connaître pour un nouveau parti est difficile. 

Les médias traditionnels n’ont pas l’habitude de nous écouter, de nous relayer. 
Nous ne représentons pas encore grand monde, quelle légitimité avons-nous sinon celle du projet ?
A quel point sommes-nous relevants ? Qui voudra nous lire ?

Ces questions sont légitimes et je comprends que des journalistes se les posent. 

C'est une des barrières sur le chemin des petits partis, comme ces centaines de formulaires à remplir et faire signer pour simplement déposer les listes, quand il suffit de 3 députés à un parti établi.

Mais le jeu démocratique ne vaut que si la voix de chacun de ces petits partis est entendue.  
Que si chaque électeur comprend les subtilités et les nuances qui séparent les partis qui s’offrent à son vote. 
Ce n'est possible que si la presse fait son travail d'information indépendamment des partis, sans transgresser les lignes, comme l'écrit fort bien Johanne Montay, de la RTBF justement.

Bien sûr c’est là un idéal mais un idéal vers lequel il faut tendre !

Cet idéal est mis à mal par un paysage médiatique très orientée vers les grands partis.
Ils sont au Conseil d'Administration. Ils donnent les subsides.
Ainsi il n’est pas rare d’entendre que le temps d’antenne doit être proportionnel au résultat des dernières élections. 

Bonne chance aux nouveaux, relégués dans des cases horaires infâmes ou à un débat « des petits ».
Comme si leur projet était moins bon ou moins digne d’attention car il est plus récent ou moins établi. 

Qui a dit conservatisme ? Establishment ? Particratie ?
On se plaint que ce sont toujours les mêmes, mais la presse ne montre QUE ces mêmes sempiternels inoxydables des grands partis. 

Voilà pourquoi il est encore plus inacceptable qu’un journaliste de la première grande chaîne publique fausse la donne en privant un petit parti de ces quelques opportunités qu’il a de se faire connaître. 

Au débat des petits partis de Mise Au Point sur la RTBF télé, les FDF n’ont pas été invités. 
Le troisième parti Bruxellois s’est implanté en Wallonie depuis 2009. 
Il compte déjà des élus communaux en Wallonie, dont René Courtois à ANS. 
Il a des intentions de vote bien faibles, tout méconnu qu’il est. 
Ce grand parti Bruxellois est un petit parti en Wallonie. Il présente des listes partout, mais son ancrage local est jeune. 
Il présente pourtant un programme socio-économique qui est une réelle alternative au PS et au MR, et permettrait à tout qui veut exprimer un vote d’opposition de ne pas devoir se rabattre sur le PTB ou le PP.
Autrement dit nous ne sommes pas des farfelus. 
Nous avons passé plusieurs jours sur twitter à réclamer cette participation.

Mais Olivier Maroy a décidé que nous n’en étions pas dignes. 
Le dé(bat) était pipé. 
Dans ce débat, cet ex-journaliste a dit du PTB qu’il n’était pas un vote utile. Qu’on soit d’accord ou pas, était-ce son rôle ?
Dans ce débat toujours la part belle a été faite à Mr Ducarme (MR).

Nous savons maintenant pourquoi. 
Mr Olivier Maroy a rejoint le MR. 

Il y a 8 jours Mr Maroy ne pouvait ignorer ce conflit d’intérêt. 
Etait-ce un cadeau à ses nouvelles couleurs ? On est en droit de se le demander.

Il a utilisé son rôle d'observateur neutre, son média, pour manipuler, consciemment ou non. 
Le FDF fait il si peur au MR pour que l'on prenne ces mesures contre nous?

Il ne s’agit pas ici d"attendrir l'électorat en jouant la carte de la victimisation, mais de réclamer une couverture média impartiale et juste, pour tous. 

Je fais confiance à la RTBF pour corriger cette injustice du 2 mars et j’ose espérer que la presse, grâce à ce cas Maroy, fera plus attention à l’équilibre durant cette campagne, dans l'intérêt des jeunes partis, et dans l'intérêt de l'électeur qui demande le changement !

Les petits partis sont oubliés, ils souffrent et c'est toute la démocratie qui en attrape la crève. 



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