23 septembre 2013

Bisou papa - la course du matin

C'est un papa comme un autre. Un papa comme beaucoup d'autres en tout cas. Un papa célibataire.
Un jour sur deux il est papa, un jour sur deux il ne l'est pas.
Selon le planning en tout cas. Car même quand il ne l'est pas, il l'est beaucoup, papa.

Et puis un jour sur deux c'est facile à dire; c'est une moyenne et les horaires sont compliqués.
Sauf pour les kids. Eux ils savent toujours où ils vont être dans 1, 2, 4, 7 dodos. Et ils sont bien dans le rythme.
Poissons dans l'eau.

Il a de la chance. Il a toujours fait partie des papas qui étaient beaucoup mamans.
Depuis le premier jour et même les précédents il savait quoi faire à manger, comment habiller, comment soigner, langer, laver, comment tenir la maison seul.
D'ailleurs c'était la plupart du temps son rôle de faire le souper. A chacun ses choix.

Un temps on a appelé ça les nouveaux papas. Çà l'énervait un peu. Il n'était pas nouveau il a toujours été comme ça.

Quand le kid tombait et pleurait il n'allait pas systématiquement dans les bras de maman.
Il savait, le kid, que la tendresse se trouvait aussi dans les bras de papa.
Que ces bras là réconfortent autant.

Un peu après avoir fabriqué le petit frère, maman avait eu envie de partir vivre autre chose et il a appris à gérer seul et non plus en binôme.

Moins facile ça. Plus question de dire "Chérie, prends-le un peu; il me gonfle!"
Plus possible de rentrer à temps du boulot sans nounou, frère, sœur ou coup de main...

Une charge de plus que connaissent tous les mono-parents.
Etre seul à fixer les limites, être seul à combler les besoins affectifs, être seul à écouter.
Le risque de rater quelque chose, le risque de ne pas être assez attentif sous la masse de choses à faire.

Le stress du matin. Se lever, les lever, le pipi, brosser les dents, s'habiller, descendre, manger, préparer les tartines, boire, écouter, rappeler, faire les sacs, c'est demain piscine?, mettre les chaussures, les manteaux, monter dans l'auto, le trafic, le parking malaisé, sortir tout de l'auto, traverser la rue en dehors des clous (la ville n'en a pas mis entre le parking et l'école...), sonner à la porte, leur dire au revoir, se serrer dans le bras, bisou papa.

Se demander si on n'est pas trop dur avec eux avec notre 8-18; mille questions, refuser de les presser et de faire du matin une course pour eux, rester dans une dynamique confortable. L'ai-je fait aujourd'hui?

Guetter sans le montrer leurs regards, leurs attitudes...

Se relever et voir le sourire attendri de la dame de la porterie.

Les regarder partir vers la cour en papotant, confiants, dans leur élément, sereins, forts de l'insouciance de leurs histoires, heureux.

Écraser une larme, courir vers l'auto, ne pas rater son train, encore un parking à trouver, la course, bosser.

Plus que 58 heures avant de les revoir...


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