19 janvier 2012

Une démocratie qui meurt

Il existe un pays où les droits de chacun ne sont plus garantis.

Vous allez me dire qu'il y en a beaucoup de pays comme celui la. Certes. Trop.
Mais ce pays est en Europe.

Je ne sais si vous allez le reconnaître.

Dans ce pays l'état confisque près de 60% de vos revenus pour financer des politiques soi-disant solidaires... Oui vous l'avez deviné, cet argent n'est ni redistribué au mieux, ni géré efficacement.
Bien sûr il y a des scandales, du gaspillage mais voilà.

Dans ce pays les agents du fisc peuvent désormais mener des perquisitions sans passer par un juge. Oui je sais c'est la porte ouverte à l'arbitraire. Mais des élus ont voté cette loi. 

Dans ce pays on crée des règles fiscales rétro-actives. La sécurité financière de votre ménage n'est donc pas assurée. Vous comptiez sur telle déductibilité pour une dépense de rénovation? Ha ben on la supprime. Vous avez accepté une voiture de société? Merci de donner 150€ de plus par mois à l'état.
Vous avez installé des panneaux solaires? Bonne chance.

Ce pays a aussi une vision bien particulière de la démocratie. D'année en année les mêmes politiciens occupent les mêmes postes. Vous votez pour tel parti? Via des clefs de répartition, des cases de tête, des apparentements, des suppléances, des désistements... le parti s'arrange.

Il faut dire que le scrutin y est proportionnel. Les quelques grands partis s'accordent donc entre eux en une sorte de cartel géant et se distribuent les sièges au prorata.
Leurs programmes sont alors combinés en un melting-pot infâme sans réelle cohérence, vision ni stratégie. Chacun tente juste de ménager un peu son électorat qui est malgré tout le grand perdant. On ne soigne pas un pays malade avec des mesurettes d'un peu de tout. Si l'image du cartel vous semble tirée par les cheveux, que sont les accords pré-électoraux sinon une entente entre partis pour s'approprier le résultat des élections?

Ces partis une fois au pouvoir noyautent alors les administrations et sociétés publiques, ainsi que les grandes sociétés privées dans lesquelles l'état garde une participation.
Bien entendu ces mandats sont souvent rétribués et ces salaires s'ajoutent au salaire déjà non négligeable d'élu du peuple. Elus du peuple qui gagnent ainsi souvent plus de dix fois le salaire moyen.

Et cela mène à un système mafieux où l'accès au logement social dépend de copinages. Où les marchés "publics" sont taillés sur mesure pour tel soumissionnaire.
Ho bien sûr de temps en temps un juge pince un des maladroits qui ne se cache pas assez bien. Les partis fustigent ces brebis galeuses qui ont commis le péché à l'insu du plein gré du parti. Des "parvenus" devenus infréquentables... jusqu'au scrutin suivant.

En économie quand on se rend compte de l'existence d'un cartel, d'une entente sur les prix ou les procédés de fabrication, on pénalise les coupables. On démantèle, on donne des amendes. Mais pas ici, c'est la "démocratie". Les gens ont voté. Et comme ceux qui en profitent sont ceux qui votent les lois...

Sans alternance les partis ne se contrôlent pas les uns les autres. Et ils ne laissent personne les contrôler.

Vous êtes étonnés? Vous vous demandez comment c'est possible? Ce n'est malheureusement pas tout.
Dans ce pays le droit de grève des uns prime sur le droit au travail des autres. Un juge l'a même confirmé récemment. Quelqu'un qui se met en grève en signe de protestation contre son employeur ou le gouvernement peut en plus t'empêcher légalement de gagner ta vie.

Dans ce pays le droit à l'éducation et à une formation est dévoyé de manière particulièrement vicieuse.
Pour officiellement "lutter contre l'échec" on nivelle les programmes par le bas. Et de fait il y a un peu moins d'échec. Que ceux qui sortent ne sachent plus écrire est un problème visiblement moins important que la statistique...

Ces études dont nous parlons n'amènent pas non plus à un emploi. Ho vous me direz que c'est normal; "C'est la crise". Mais les cinquante mille postes ouverts ne trouvent pas preneur parmi les trois cent mille chômeurs. Inadéquation de l'offre et de la demande... C'est bête.
On sait également qu'il faudrait plus d'entrepreneurs, que les gens créent leur emploi, que le moteur ce sont les PME, mais on forme des employés à la place. C'est ballot.

Je pourrais continuer longtemps dans ces exemples mais j'arrêterai sur celui-ci:
Dans ce pays, selon l'endroit où vous habitez, vous ne pouvez pas vous adresser au juge ou à l'administration dans votre langue, qui est pourtant une des trois langues nationales. Les minorités n'y sont pas protégées comme l'exige une directive européenne non encore ratifiée. Vous devez demander à un interprète de vous expliquer ce que vous dit le juge. Comme dans les films de Série B ou le héros est victime d'une procédure arbitraire. Nous avons une démocratie de série B.

Ce pays c'est un pays malade de son ex démocratie. Un pays qui meurt. Si si, il meurt. On en discerne les signes. Arbitraire, confiscation des biens et du pouvoir, détournement des règles, abus contre les personnes...

Une démocratie qui meurt c'est un pays où les habitants perdent leurs droits... comme en Belgique.



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Cet article a été publié dans la revue Contrepoints sous le titre "Aujourd'hui c'est la démocratie qui meurt.".
Contrepoints.org est un pure player de l’information en ligne qui couvre l’actualité, française, belge et internationale sous un angle libéral.

12 janvier 2012

Free Mobile - exemple du libre marché


Ce que l'introduction de l'offre de téléphonie mobile de FREE nous apprend sur notre modèle économique.

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J'avais jusqu'ici résisté à la tentation d'un billet orienté économie ou marché. Mais l'actualité... (oui il ne faut jamais écrire de billet trop ancré dans l'actualité, il faut tenter de s'élever et de généraliser... heu ouais, voyons ça...)

(c) economiegenerale.blogspot.com/
L'actualité de ce mois de janvier 2012 c'est Free qui casse les prix du forfait de téléphonie mobile en France.
Bien sûr ce n'est pas avantageux pour tout le monde, dont notamment les technophiles - voir ce billet de Locita : Free Mobile : La révolution est ailleurs.

Mais, pour certains profils, cela reste 2 ou 3 fois moins cher en ayant l'énorme mérite de rationaliser l'offre de forfaits en France.

Et je sais de quoi je parle. Etant belge j'ai cherché durant les dernières vacances une carte Data en prepaid pour iPad.
Du racket. Je le raconte dans ce post.

Alors il est facile de vilipender les salauds qui s'en mettaient plein les fouilles. Mais c'est un peu simple. Je veux bien moi aussi brader les minutes de connexion à un réseau d'une technologie ancienne dont le prix est amorti.
Il est plus difficile de financer un réseau 4G sur base de ses abonnés à 2€ par mois.

Ce que cela veut surtout dire à mon sens c'est qu'un marché plus ouvert, plus libre d'accès, plus - lâchons le mot - LI-BÉ-RA-LI-SÉ est bénéfique pour le consommateur.

Alors attention, tout n'est pas rose.
Le marché est toujours soumis à l'achat exorbitant de licences qui ne sont que des taxes augmentant artificiellement les prix et qui sont aussi des barrières légales à l'accès au marché, empêchant une plus grande libéralisation encore.

Et c'est le cas dans beaucoup de secteurs de nos économies.
L'Europe, à de trop rares exceptions près, n'est PAS un système libéral. Ni en France, ni en Belgique, ni ailleurs.
Il faut aller en Scandinavie ou en Europe de l'Est pour voir leurs excellentes expériences du genre.

Toujours est-il que, comme dans les livres d'économie, là où existe un marché où des entreprises ont une entente tacite ou formelle sur les prix et des marges scandaleuses (un texto/sms en 2004 coûtait 0,03€ et était facturé entre 0,10 et 0,15€ soit 300% à 500% de profit); dans un marché libre d'accès, un fournisseur alternatif va arriver pour concurrencer sur le prix et ramener les marges à des niveaux plus raisonnables.

C'est exactement le cas ici. Des opérateurs historiques ou triés sur le volet, avec un comportement oligopolistique, détrônés par un acteur émergent qui casse le prix. Le libre marché.

Souvenez-vous du prix de votre nouveau forfait la prochaine fois que vous voudrez taper sur les libéraux. Et dites leur merci.

Répétez après moi le mantra à la mode "le libéralisme c'est le mal"!
Ha, je vous sens moins convaincus qu'hier...

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Si la téléphonie mobile en France vous intéresse lisez les autres articles qui relatent mon expérience d'européen non résident français désireux de trouver une connexion data en france:
La france, Moyen-Age du Data Mobile
Le data français mobile n'est que pour les français: la suite
Pro tips pour le Data mobile en France et en Europe pour les voyageurs


02 janvier 2012

Pourquoi NE SURTOUT PAS voter socialiste en 2012?

Une vraie question, qui me tarabuste depuis longtemps.
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Le 27 mai 2010, alors qu'une campagne électorale fédérale assez dure sur le ton mais horriblement morne sur le fond battait son plein en Belgique je demandais à mes amis Facebook de m'expliquer pourquoi ils votaient PS.

Je leur posais la question en ces termes :

Un truc qu'ils ne font plus et un qu'ils font. Dans l'ordre.
Allez, une question me tarabuste. Honnêtement. Quand on vote PS, pourquoi le fait on ? Et pas de poncifs du genre "parce que je suis de gauche" ou "parce qu'untel est chouette", du fond, du pratique... Expliquez moi, je suis vraiment demandeur et je respecte toutes les opinions, même si je ne les partage pas.

Je ne trollais pas. La question était sincère. Je me la pose toujours. Car malgré mes efforts je n'ai pas encore trouvé un argument porteur qui défendrait ce vote là. Or statistiquement 1 de mes amis sur 3 le pratique. Et j'aime beaucoup mes amis. Et les comprendre. Ma question a suscité 159 réponses. Riches, mais peu de monde répondait vraiment à ma demande, on accusait plutôt l'autre camp.

La droite va enlever la protection sociale.
(j'aimerais quand même bien qu'on me montre ça dans un programme du MR tiens...)
Le PS protège les pauvres.
(il essaie surtout de bien les garder pauvres et dépendants si on me demande mon avis)
On a besoin de solidarité.
(mais la solidarité n'est-ce pas justement un avenir pour tous? sans endetter plus le pays?)
La droite ne protège que les patrons.
(dites ça au syndicat libéral tiens, et expliquez moi aussi comment on crée de l'emploi sans patrons)
La droite c'est pour les riches.
(ben oui c'est connu on est plein de riches en Belgique, super plein. On pète dans le pognon)

Suite à ma question on m'a aussi envoyé un texte, pondu par le frère d'un politique, qui exhortait à voter PS.
Je voudrais bien vous le partager mais je ne suis pas sûr que sa demande de le diffuser au plus grand nombre rende son écrit public.
Il n'est pas lui-même un cadre du parti à la rose mais sa rhétorique mâtinée de peur, de repli et de dénonciation libérale suit un refrain trop souvent entendu. Je vous passe le couplet sur la défense des "affaires" aussi.

Ma réponse à son courrier suit.

Parce que je voudrais relancer le débat. Car oui, je veux comprendre comment en Belgique en 2010 ou en 2012, on décide encore de voter PS... Socialiste à la limite, mais ce PS là... Mes arguments à moi de l'époque, je vous les livre ci-dessous. Bruts avec dedans mon insouciance et l'actualité d'il y a quasi deux ans.
Démontez les, démontez moi, qu'on avance...

Et surtout, lisez bien la dernière phrase du mail ci-dessous!


Merci !

Liège, Mai 2010
Monsieur,

J'ai reçu via un ami votre email incitant vos amis à soutenir le parti socialiste. Je l'ai lu très attentivement.
Il y a quelques jours je lançais sur facebook une question aux miens. En substance je demandais "pourquoi vote-t-on socialiste en 2010 ?".
Je suis moi-même plutôt libéral, mais avec une forte tendance sociale. Favoriser l'entreprenariat mais ne laisser personne sur le côté pour schématiser. Et à la lecture des programmes et déclarations des uns et des autres, je cherchais à comprendre.

Le sujet en a inspiré plus d'un, et un débat s'est engagé. En 24 heures, plus de 150 commentaires dont beaucoup de plus d'une page. Le discussion fût enrichissante, parfois drôle, mais avec du fond et des personnes engagées. Ayant lu ce statut, cet ami m'a envoyé votre mail qui est quelque part une réponse à ma question. Je l'en remercie, j'espère que vous ne lui en voudrez pas; après tout, vous le demandiez.

Car on est d'accord sur ce point : le temps est à l'action ! Il faut s'engager. Il faut réfléchir, il faut fédérer.
Mais quelque part j'ai aussi été déçu par le contenu du mail en question. Parce que, in fine, je cherche toujours une réponse à ma question. Et ce n'est pas parce que je suis obtus ou par manque d'ouverture je vous l'assure. Mais les arguments que je lis ne portent pas. Ou ne résistent pas longtemps à l'analyse. J'aimerais que vous me donniez votre avis.

D'abord et avant tout, parce que les raisons pour lesquelles on incite à voter socialiste, pardonnez moi de le dire, s'éloignent rarement du cliché et pèchent souvent sur le fond par manque de cohérence.

Un des principaux clichés est de dire que les partis de "droite" rendent la situation des personnes les plus en difficultés encore plus difficile. Ce n'est pas vrai.
Il y a belle lurette que la solidarité est une valeur reprise par tous les partis. Personne dans le paysage politique, même l'extrême libéralisme ne remet la sécurité sociale belge et ses acquis en cause.
Le MR comme le FDF (mais pas comme le PP et son chômage à durée limitée) ne veulent laisser personne sur le bas côté. Et à plusieurs niveaux ils sont très différents et pour certains beaucoup plus progressistes que le PS qui ne semble plus l'être depuis longtemps.
Regardez le tabac ! C'est ce qui coûte le plus à la santé et ce qui nuit le plus aux personnes en difficulté, financièrement et médicalement. Et qu'a demandé le PS ? Qu'on reporte l'interdiction. Parce que "ça détend" ! On rêve là non ? Et la santé des garçons de café ? C'est Zola à l'envers ici ! Le PS prône qu'on rende les travailleurs malades ! Le PS au chevet du profit des cigarettiers. Fameux progrès.

Un autre exemple. Les médicaments. Il n'y a jamais eu un ministre de la santé qui était médecin, pourquoi ne pas changer ça? Pour le moment, plein de maladies bénignes sont remboursées à 100% pour tout le monde, (rhumes, entorses...) même ceux qui en ont les moyens. Mais à côté de cela, il y a plein de maladies orphelines non remboursées. Là ou un médicament, certes cher, pourrait sauver ne fut-ce qu'une vie, on ne fait pas grand chose. C'est un des points du programme... du MR-FDF !
Mais arrêtons les exemples, ce ne sont que ça même s'ils sont révélateurs. Il y a bien plus à dire.

Parce que s'il est une analogie qui m'a surpris c'est celle de l'amortisseur. D'abord je cherche toujours pourquoi le PS aurait l'apanage d'amortir les coups durs. Je ne vois aucune raison pratique, à sécurité sociale égale. Se rendre plus dépendant en empruntant plus par exemple ne paraît pas d'entrée être la panacée.
Mais, un amortisseur, est-ce vraiment ce que l'on veut ? Car si vous parliez de ce vilain mot qu'est "flexibilité" ce n'est pas précisément l'apanage socialiste.
Et puis personnellement, lorsque je suis coincé dans une ornière, comme l'économie en ce moment, c'est plutôt sur un bon moteur que je voudrais pouvoir compter. Pour en sortir ! La relance ! Le dynamisme, l'inventivité. Lâcher la pression sur les ménages qui paient bien trop d'impôts et sur les entreprises pour qui engager coûte trop cher.
Vous dites que l'on peut se passer du socialisme quand tout va bien, mais n'est-ce pas plutôt quand tout va bien que l'on peut envisager de faire plus pour chacun ? Quand décidez vous de faire bâtir ? Quand vous cherchez un emploi ? Non je pense.

Est-ce quand vous avez de problèmes de revenu que vous dépensez plus ?

Parce qu'une des différence fondamentales est bien celle là : Le Déficit. Là la vision du PS diffère du tout au tout de celle du MR. Le MR dit qu'il ne faut pas creuser les déficits ! C'est extrêmement important ! La vision PS est qu'il faut investir maintenant et faire des économies plus tard ! Ce qui est exactement la raison de la faillite de la Grèce soi dit en passant. Parce que pardon mais j'insiste, la Grèce c'est la faillite du système "tout à l'état providence". C'est un gouvernement socialiste qui vit au dessus de ses moyens pendant 30 ans ! Comme chez nous ! Certes chez eux les libéraux n'ont pas pris leurs responsabilités quand ils en ont eu l'occasion c'est vrai, et la spéculation a porté le coup de grâce c'est aussi vrai, mais ne confondons pas tout, cette immense dette n'aurait jamais du être là ! Parce que tout ce qu'on dépense on doit le financer, et pas par l'emprunt ni par plus de taxe, on est parmi les plus taxés du monde !
Et il ne faut pas non plus dépenser moins, mais dépenser mieux.
Faute de cela, ce n'est pas vers un plan Marshall 2.vert que l'on ira mais vers un plan Interventionisme à la grecque 2.0.


Alors comprenons nous bien, je ne condamne absolument pas le socialisme. C'est un mouvement fabuleux qui a apporté des avancées énormes, il y a 100 ans, 50 ans...
Né à l'époque de mon père j'aurais été socialiste, progressiste ! Mais autres temps, autres moeurs. Le PS belge est dépassé, conservateur, sans aucun acquis engrangé depuis 30 ans. Si le déficit est là aujourd'hui et si nous nous trouvons avec si peu de moyens pour agir, peut-on honnêtement dire que cela n'a aucun lien avec ces 30 ans d'affilée ou les socialistes ont été au pouvoir ? Et pourquoi la flandre qui n'a pas vécu cela va-t-elle mieux ?

Ou comment à un moment ne pas décider de se rendre compte que à ce stade le PS a échoué? Le PS n'a quasi jamais été dans l'opposition de toute ma vie. Il les a eus, il les a re re eus et il les a toujours les leviers du pouvoir.
Encore Paul Magnette ce matin sur actu24.be. Il dit qu'il va lutter contre la fraude fiscale, taxer les transactions financières, et relancer l'économie. Réflexion du journaliste : "le PS est dans le gouvernement sortant, pourquoi ne pas avoir avancé sur ces différents points à l'heure de la crise économique?". Et il pose la question des promesses en l'air. (NDM janvier 2012 : vous les voyez bien les taxes ... sur les transactions et la relance de l'économie que Paul nous promettait?)

Voyons plus haut.
En 30 ans au pouvoir on modèle des générations, on a presque deux générations pour tirer tout le monde vers le haut. Et pourtant on en est là. Mal armés, mal préparés, avec une Wallonie exsangue, clientélisée, paupérisée, avec des jeunes qui ne savent plus écrire et qui ne supportent plus la "politique", avec des infrastructures qui se déglinguent et l'émergence du mot walbanie.
Ou le mot "papa" fait croire qu'il est un débat de fond et où, ce à quoi je ne répondrai pas autrement que pour le dénoncer, on agite des "bains de sang sociaux" et on pousse sur les peurs des gens comme sur des boutons, réflexe identitaire et sécuritaire apanages de l'extrémisme et du manque d'idées.

Et dans une illustration du manque d'idées je condamne absolument la vision selon laquelle BHV est un écran de fumée.
Ce n'est pas un élément anecdotique monté en épingle à des fins purement politiciennes, c'est un point de cristallisation. Quand une situation se fige et empêche tout mouvement.
On peut prendre l'analogie de la tectonique des plaques. Vous avez deux entités, la flandre et la francophonie, qui évoluent côte à côte dans des directions différentes. Il y a des frottements et des heurts mais elles avancent. Comme pour les plaques continentales, à un moment la pression monte en un point qui accroche. Et un jour, un composant cède et c'est le tremblement de terre. C'est cela BHV. Un point de résistance qui empêche les communautés d'avancer. Si on ne fait pas retomber la pression, il y a le potentiel d'un séisme qui bouleversera la Belgique.
L'enjeu ce n'est pas juste des sièges, l'enjeu de BHV c'est le respect des personnes et de leurs droits, c'est le moment ou l'on décide quel sera l'avenir de chacun au sein de la Belgique. Parce que la démocratie ce n'est pas le grand qui impose au petit. Ce n'est pas non plus le grand qui décide que Bruxelles ou sa richesse est à lui et que le petit n'a qu'à se taire. Et dans ce débat, le fait que le PS considère que Bruxelles n'est pas traditionnellement son électorat me fait très peur dans la gestion de la crise.


Parce que la question fondamentale qui se pose aujourd'hui, alors que nous traversons cette grave crise financière et institutionnelle est "quel type de gestionnaires voulons-nous?".

Parce que Zola c'est fini. Nous sommes malgré tout la 18ème nation où il fait le meilleur vivre au monde ou du genre. Tous nos ouvriers ont les congés payés, une pension, une sécurité sociale parmi les meilleures du monde. On n'est pas la chine ou l'Ouganda ou le Brésil ou un de ces dizaines de pays du tiers monde. Là la misère est réelle, les gens vivent avec moins d'un dollar par jour ! Ici nous somme protégés et le système laisse très peu de monde sur le côté et tous les partis veulent encore l'améliorer pour les quelques uns qui passent à travers les mailles.

Mais je comparerai la situation sociale à la construction d'une maison. Le socialisme en a assuré les fondations et la construction d'un édifice social solide. Bravo et merci à lui. Mais là c'est fait. Hors, cet édifice, il faut le terminer. On n'a plus besoin du maçon socialiste. (ceci dit avec beaucoup de respect pour les maçons) On a besoin de spécialistes de la gestion.
Pour fermer toutes ces fuites qui coûtent un pont, pour réorganiser le plan de circulation pour être plus efficace. Pour être certain que tout le monde y soit bien logé. Pour avoir une couverture solide et viable. Il est temps de passer d'un corps de métier à un autre. D'un système à un autre.

Par exemple on doit sortir du clientélisme. Les même règles pour tout le monde. Et au niveau éthique quand je vois des fondamentalistes religieux sur les listes PS... ou tout simplement le refus de condamner les camarades fautifs... voire même de les dédouaner, comme encore dans votre mail...

Parce que oui, il faut gérer mieux et taxer mieux et moins ! C'est un leitmotiv. Il faut réorganiser tout cela.
Je rappelle que le MR veut diminuer la pression fiscale et que Paul Magnette a crié au loup à ce sujet fin mai accusant le MR de "raser gratis" ! (Le Soir) (NDLR 2012 oui, on a vu que le MR de Mr Michel a échangé ses convictions fiscales contre quelques maroquins ministériels)
Et je ne parle même pas du communautaire ou le PS est prêt à de nouveau accepter tout des flamands, sans vision pour l'avenir de l'axe Wallonie-Bruxelles, en échange du poste de premier.

Et c'est pour cela que je posais cette question sur le pourquoi du vote socialiste. Et je suis triste de ne pas encore vraiment avoir de réponses. Si je devais résumer et pardonnez à l'avance la schématisation, on vote principalement PS par peur. Par réaction. Le PS EST lui même réactionnaire... On vote "à gauche" en Belgique parce qu'on a peur que "la droite" protège moins bien les gens et principalement les plus faibles. Ils ne sont pas les meilleurs à gauche, mais on pense que les autres sont pires.

Or pour être de ces partis "de droite" je sais que ce n'est pas vrai. Et je sais aussi que ces partis ont un projet pour la Belgique qui nous emmènerait plus loin, vers plus de bien être pour tous et pour plus de sécurité institutionnelle, sociale et financière.
Avec une sécurité sociale toute aussi importante mais plus viable, avec un rapport avec les autres communautés d'égal à égal, avec un budget en meilleur état.

C'est pour cela que je voterai MR (en tant qu'FDF), et que j'invite le plus de monde possible à le faire.

En vous remerciant pour votre lecture,
Avec mon infini respect pour vos convictions,
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